Améliorer l’antibiothérapie dans les EHPAD

Une étude menée en EHPAD montre que 3 % des résidents ont une infection, souvent traitée par antibiotique. Cette étude relève que la durée de l’antibiothérapie est souvent trop longue, et les traitements prophylactiques à visée urinaire trop fréquents.

Quel est le type d’infection des résidents en EHPAD ? Comment sont-elles traitées ? C’est à ces questions qu’a tenté de répondre l’étude Prev'Ehpad menée par l’Agence santé publique France. Cette étude montre que près de 3 % des résidents avaient une infection active le jour de l’enquête, « une prévalence faible en comparaison des précédentes enquêtes françaises ou étrangères », soulignent les auteurs. Dans le détail, on recense 37 % d’infections urinaires, 24 % d’infections respiratoires basses, 11 % de pneumonies, 20 % d’infections de la peau et des tissus mous, 5 % d’escarres, 1 % d’infections liées au cathéter, 0,3 % de gale et 0,1 % d’infection à Clostridium difficile.

Les patients concernés sont en général traités par antibiotiques et, dans 85 % des cas, par voie orale. Les antibiotiques les plus prescrits sont les céphalosporines de 3e génération (21 %, dont 13 % de ceftriaxone), suivies des pénicillines A (19 %), de l’amoxicilline-acide clavulanique (16 %), des macrolides et apparentés (12 %) et des fluoroquinolones (11 %).

L’enquête souligne quelques points qui méritent d’être améliorés. Notamment, la durée des traitements curatifs qui, au jour de l'enquête, dépasse 7 jours dans 34,4 % des cas. De même, la réévaluation systématique dans les 3 jours n'est réalisée que dans 31,4 % des cas. Par ailleurs, les traitements prophylactiques à visée urinaire sont fréquents (13,7 %).

Ainsi, les auteurs préconisent que « la documentation microbiologique des infections, l’évaluation de la pertinence des traitements prophylactiques urinaires, l’utilisation d’outils d'aide à la prescription, la réduction de la durée des traitements et la réévaluation systématique dans les 3 jours soient renforcées ». De plus, « des actions de sensibilisation au juste usage des antibiotiques sont à organiser auprès des prescripteurs intervenant en EHPAD ». Enfin, les auteurs rappellent que « le respect des précautions standards, notamment l’hygiène des mains, demeure l'élément-clé de la prévention de la transmission croisée des infections et de l'antibiorésistance », et se félicitent à ce titre de la bonne disponibilité des solutions hydroalcooliques (99,5 %).

Prev’Ehpad est une étude sur les infections et les traitements antibiotiques en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) menée auprès de 367 EHPAD et de 28 277 résidents.