Forxiga obtient une AMM européenne

Une indication qui dépasse le cadre du diabète

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Publié le 08/12/2020
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Forxiga dapagliflozine est le premier inhibiteur de SGLT2 à recevoir une autorisation de mise sur le marché européen pour le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique symptomatique à fraction d’éjection réduite. Cette mise à disposition ouvre la perspective de modifier de manière significative la prise en charge thérapeutique des patients en cardiologie.

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L’insuffisance cardiaque (IC) est une pathologie dans laquelle le cœur n’est plus en mesure de pomper assez de sang pour répondre aux besoins de l’organisme.

Elle touche environ 64 millions de personnes dans le monde dont la moitié avec fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) réduite Elle est la première cause d’hospitalisation chez les personnes âgées de plus de 65 ans en France. Les symptômes de l’IC sont aspécifiques et s’apparentent souvent à ceux de la vieillesse ou ils peuvent être attribués à d’autres pathologies. Il est établi que le diabète est un important pourvoyeur d’IC, notamment par le biais de la maladie coronaire, dont il est un facteur de risque et qui demeure la principale cause de dysfonction ventriculaire gauche chez les diabétiques. L’IC peut être la conséquence directe de l’hyperglycémie et de l’insulinorésistance et inversement, l’IC favorise la survenue d’un diabète. Pour éviter les graves conséquences de l’IC, notamment chez le patient diabétique, il n’existe pas de traitement spécifique préventif de la maladie. D’une part, il n’a pas été démontré qu’améliorer le contrôle glycémique prévenait la survenue d’une IC.

Efficacité et sécurité d'emploi

Actuellement, Forxiga est indiqué chez les adultes pour le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé en complément d’un régime alimentaire et de l’exercice physique. Son AMM dans l’IC à FEVG réduite est basée sur les résultats de l’étude clinique de phase III DAPA-HF. Dans cette étude, 4 744 patients présentant une IC à FEVG ≤ 40 %, avec ou sans diabète de type 2, ont été randomisés pour recevoir 10 mg de dapagliflozine ou un placebo, en complément du traitement de référence de l’IC comprenant des médicaments tels que des IEC, des bêtabloquants, des ARAII. L’objectif principal était de déterminer la supériorité de la dapagliflozine pour réduire l’incidence d’une aggravation de l’épisode d’IC ou du décès d'origine cardio-vasculaire. Les résultats ont montré que le traitement par dapagliflozine a permis de diminuer de manière statistiquement et cliniquement significative le critère composite de la mortalité cardiovasculaire ou d’aggravation de l'IC, par rapport au placebo et en association avec un traitement de référence optimal. De plus, l’efficacité de la dapagliflozine dans l’IC à FEVG réduite est indépendante du statut diabétique du patient. Quant au profil de sécurité, il s'est avéré être conforme à celui observé dans les études précédentes.

D'après une visioconférence du laboratoire AstraZeneca

Christine Nicolet

Source : Le Quotidien du Pharmacien