Un peu de physiopathologie

Publié le 25/06/2021

Chez les moustiques, les responsables des piqûres sont les femelles, hématophages, effectuant leur repas sanguin la nuit, au crépuscule et à l’aube. Elles injectent leur salive, riche en substances vasodilatatrices, en anticoagulants, en histamine, voire en agents pathogènes si l’insecte est infecté. Apparait alors un bouton rouge, dur, chaud accompagné de fortes démangeaisons : il s’agit d’une réaction histaminique durant quelques heures sans gravité. Une éventuelle surinfection cutanée bactérienne peut survenir.Certains individus, en particulier les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées, peuvent avoir une hypersensibilité aux piqûres de moustiques. Il s’agit de réactions locales, immédiates ou tardives, parfois systémiques. La réaction locale immédiate est douloureuse et se traduit par l’apparition d’une papule prurigineuse accompagnée d’un érythème local important. La réaction tardive ne survient que quelques heures après la piqûre et se manifeste par des papules indurées et prurigineuses, persistantes pendant plusieurs jours à plusieurs semaines et pouvant s’étendre jusqu’à 15 centimètres de diamètre. On parle même du syndrome de Skeeter en cas de réaction locale étendue inflammatoire, très prurigineuse, avec des lésions papuleuses, bulleuses voire ecchymotiques, accompagnées de fièvre et d’épisodes d’asthme. Les lésions disparaissent en quelques jours par un traitement anti-allergique. Quant aux réactions systémiques, elles restent exceptionnelles et se présentent par la survenue de signes généraux comme des céphalées, des nausées, de la fatigue, des vertiges voire de rares cas de chocs anaphylactiques.Enfin, les moustiques, malgré leur frêle apparence, sont considérés comme des animaux dangereux, tuant chaque année près de 725 000 personnes. La cause ? La transmission d’arbovirus et de certains parasites, filaires et protozoaires. Répandues majoritairement en zone tropicale, sont reconnues quatre espèces principales de protozoaires du genre Plasmodium à l’origine du paludisme : Plasmodium falciparum, P. Vivax, P. malariae et P. ovale. La forme la plus sévère du paludisme est due à Plasmodium falciparum en raison des nombreux cycles d’invasion du parasite touchant les globules rouges. On retrouve alors une parasitémie élevée, une anémie sévère, une anoxie et une forte fièvre. Les hématies touchées peuvent également adhérer aux parois des capillaires cérébraux aboutissant à un neuropaludisme.En cas de voyages dans des zones où le risque de transmissions de maladies par les moustiques est important, il est recommandé d’orienter le patient vers un médecin un à deux mois avant le départ afin d’analyser les risques et les moyens de prévention : vaccination (par exemple, contre la fièvre jaune) et/ou chimioprophylaxie contre le paludisme, en plus des mesures physiques (vêtements et moustiquaires imprégnés d’insecticides) et chimiques (répulsifs cutanés).


Source : lequotidiendupharmacien.fr