Un peu de physiopathologie

Publié le 11/06/2021

L’adolescence correspond à la période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, caractérisée par une croissance physiologique et physionomique de l’organisme. Les transformations physiques les plus visibles sont le développement de la pilosité et de la musculature, la formation des seins, la mue de la voix. D’un point de vue psychique, l’adolescence est marquée par un besoin d’affirmation (qui est souvent perçu comme une forme de rébellion par les parents) et d’autonomie. Une phase majeure de l’adolescence est la puberté. C’est au cours de la puberté que, sous l'effet des hormones, l’appareil génital se transforme et devient mature pour assurer la reproduction. La période de puberté est variable selon le sexe et l’individu. Elle débute généralement plus tôt chez les filles, vers 11 ans en moyenne, contre 12 ans chez les garçons. La puberté se prolonge en moyenne sur cinq années, entre 10 et 18 ans.Les désagréments de l’adolescence : les lésions acnéiquesPlus ou moins marquées selon les personnes, les lésions acnéiques sont rapportées chez sept adolescents sur dix, et disparaissent à l'âge adulte dans 90 % des cas. L’acné juvénile se manifeste principalement par des comédons ou points noirs, et/ou par des boutons blancs (microkystes) au niveau du visage. L’acné inflammatoire correspond à un degré de sévérité supérieur, caractérisé par des papules et pustules rouges et purulentes. D’un point de vue physiopathologique, l’acné est la manifestation cutanée des modifications hormonales. Sous l’effet des hormones, la production de sébum est augmentée (hyperséborrhée) et la peau s’épaissit (hyperkératinisation). Ces deux phénomènes entraînent une obstruction du canal folliculaire et une rétention de sébum à l’origine des lésions acnéiques. La prolifération bactérienne accentue l’inflammation. Les lésions peuvent s'étendre au niveau du torse et des épaules.La transpiration odoranteLa puberté se traduit également par l’apparition de nouvelles glandes sudoripares, dites glandes apocrines. Associées aux follicules sébacés, elles s'ajoutent aux glandes eccrines qui assurent la thermorégulation du corps. Les glandes apocrines se trouvent dans des zones restreintes, dont les aisselles, le pubis et sur le torse. La production de sueur est plus importante, en particulier sous l’effet du stress ou de l’excitation, et cette sueur est malodorante et riche en sébum. L’odeur est provoquée par dégradation de la sueur par les bactéries de la flore cutanée, dont la population s’est accrue avec la pilosité.Les règles douloureusesLes règles peuvent être associées à des douleurs pelviennes plus ou moins sévères. Ces douleurs ou crampes durent généralement une journée à trois jours. Elles peuvent s’accompagner de maux de tête ou migraine, ou de douleurs abdominales et autres signes digestifs. Regroupées sous le terme dysménorrhée, ces douleurs sont d’étiologie diverse, hormonale (surproduction de prostaglandines), vasomotrice ou congénitale. Elles touchent 15 à 80 % des femmes de moins de 30 ans. Dans les cas les plus sévères, elles entraînent un absentéisme scolaire.Santé mentale : stress et dépressionLe stress, le mal-être ou la dépression sont accentués par les transformations physiques et psychiques vécues à l'adolescence. Ces phénomènes ne doivent pas être négligés et certains signes comme une tristesse persistante, une dévalorisation, des troubles du sommeil ou de l'alimentation, ou un décrochage scolaire, doivent orienter vers une consultation médicale. Récemment publiée au bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH mai 2021), l'étude CONFEADO suggère un retentissement plus important du Covid et des mesures sanitaires sur la santé mentale des adolescents (13 – 18 ans) par rapport aux enfants.La santé sexuelleLes IST comptent huit principales infections virales, bactériennes ou parasitaires : VIH, herpès génital, papillomavirus, hépatite B, syphilis, chlamydiose, gonorrhée et trichomonas. Parmi ces infections, certaines peuvent être guéries à condition d’être prises en charge correctement ; d’autres correspondent à des infections chroniques. Les infections à trichomonas peuvent altérer la fertilité à l’âge adulte. L’infection à papillomavirus, silencieuse, est un facteur de risque du cancer du col de l’utérus, anorectal, ou de cancers oropharyngés.

Source : lequotidiendupharmacien.fr