L’association de consommateurs QueChoisir a lancé hier son application QuelProduit. Cette dernière, qui a vocation à orienter les consommateurs dans leurs achats de produits de consommation courante, intègre une section produits cosmétiques.
L’association QueChoisir, spécialisée dans l’information des consommateurs, vient de lancer une application mobile collaborative pour informer les consommateurs sur la composition des produits, la qualité nutritionnelle et la qualité environnementale de ce qu’ils achètent (disponible sur Google store et Apple store). Chacun pourra « disposer de l’ensemble des informations nécessaires à l’achat de produits sains » en consultant sur l’appli la « note santé » qui peut être de différentes couleurs selon le niveau de risque (vert à rouge) et la « note environnementale » organisée en 4 niveaux de dangers.
L’application QuelProduit propose notamment une évaluation de la composition des produits cosmétiques, dont beaucoup contiennent ou contenaient des éléments nocifs pour la santé et/ou l’environnement. Des éléments auxquels l’association a fait, avec succès, la chasse. « Notre combat sur les produits cosmétiques n’a pas été mené en vain car les produits les plus problématiques ont été reformulés et plusieurs substances à risque disparaissent peu à peu des flacons. En effet, en 2018, la moitié des références de cosmétiques de notre base de données contenait un ou plusieurs ingrédients à risque. Désormais, cette proportion n’est plus que de 15 % au global », se félicite l’association sur son site Internet.
Trois familles de cosmétiques restent aujourd’hui particulièrement à risque, alerte l’association. Et celle-ci de citer les crèmes solaires, dont 25 % des formulations sont notées rouge ou orange, notamment en raison de la présence d’octocrylène, un filtre UV qui se dégrade en composé toxique ; les rouges à lèvres, pour lesquels 50 % des références sont notées rouge ou orange, notamment en raison de la présence « récurrente » d’huiles minérales susceptibles d’être ingérées et de s’accumuler tout au long de la vie dans les ganglions lymphatiques ou le foie et de provoquer des réactions inflammatoires ; les teintures capillaires, dont les deux tiers sont notés rouge ou orange, notamment du fait de la présence de résorcinol, une substance colorante très sensibilisante, fortement soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a récemment elle aussi alerté à propos des produits de beauté capillaires, mais concernant les produits de lissage. La notation des produits cosmétiques intègre « leur niveau de risque en fonction de la présence ou de l’absence d’une ou plusieurs substances indésirables listées par l’UFC-Que Choisir et de la sensibilité de différents profils de consommateurs à ces substances ». De plus, les produits « rincés » reçoivent également une notation environnementale.
L’application mobile intègre par ailleurs une section alimentation, relevant qu’un produit industriel sur cinq contient des éléments à éviter, et une section produits ménagers, indiquant que « 91 % des produits testés dans une étude de l'ADEME émettent du formaldéhyde, une substance cancérogène ».
À l’occasion de ce lancement, QueChoisir entreprend la campagne #StopAuxSubstancesNocives :
« Soucieuse de garantir la sécurité des consommateurs, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics :
- De mettre en œuvre une évaluation réellement indépendante de la dangerosité des additifs alimentaires, des composants des cosmétiques et des produits ménagers
- D’interdire sans délai les composés les plus à risque
- De réformer les mentions d’étiquetage (taille minimale, contraste visuel, développement de scores coloriels) afin de permettre aux consommateurs d’acheter en toute connaissance de cause. »