Physiopathologie

Publié le 09/07/2021

La constipation
On estime qu'un Français sur trois souffre ou a souffert de constipation. La constipation est un donc un phénomène fréquent, avec un retentissement physique et psychologique non négligeable. Elle correspond à une diminution de l'évacuation spontanée des selles et/ou à une difficulté de défécation. Les causes sont nombreuses, soit organiques pour les personnes présentant une colopathie fonctionnelle ou une maladie d'expression digestive, soit comportementales (liées au mode de vie). Les facteurs favorisant la constipation sont une alimentation pauvre en fibres, des apports hydriques insuffisants, la sédentarité physique ou une modification brutale des habitudes (un voyage par exemple). D'un point de vue physiopathologique, plusieurs mécanismes s'entrecroisent, en particulier un assèchement des selles au niveau du côlon et une inertie de l'intestin ou de l'ampoule rectale. Un ralentissement du transit est observé au cours des maladies provoquant des troubles de motilité intestinale, telles que certaines maladies neurologiques (Parkinson) ou des maladies métaboliques (hypothyroïdie, diabète). La constipation peut également résulter d'une obstruction mécanique, en cas de cancer colorectal par exemple, ou correspondre à un effet indésirable médicamenteux.La diarrhée
La diarrhée est une émission de selles anormalement fréquentes et molles ou liquides (correspond aux types 6 et 7 de l'échelle de Bristol). Des diarrhées rapprochées forment un épisode diarrhéique. Les mécanismes physiopathologiques aboutissant à ce symptôme sont principalement une variation de l'osmolarité intestinale, une augmentation de la sécrétion entraînant une perte liquidienne, ou au contraire, une inhibition de l'absorption. La diarrhée est accentuée par un trouble de la motricité intestinale ou une altération de la muqueuse. Dans la majorité des cas de diarrhées aiguës, l'origine est infectieuse, généralement virale. Il peut également s'agir d'un effet indésirable médicamenteux (antibiotiques, laxatifs, antirétroviraux…) ou d'un surdosage (colchicine). Enfin, la diarrhée entre dans le tableau clinique de diverses maladies métaboliques ou fonctionnelles, inflammatoires ou endocriniennes.L’origine iatrogène
Qu'il s'agisse d'une diarrhée ou d'une constipation, l'origine médicamenteuse ne doit pas être négligée, d'autant plus lorsque la plainte est exprimée par un patient polymédiqué. D’innombrables médicaments mentionnent ces troubles digestifs comme effets indésirables. On estime par exemple qu'un tiers des médicaments disponibles sur le marché sont susceptibles d'occasionner une constipation (selon les AMM), soit par ralentissement du transit, soit par modification de la sensibilité intestinale et rectale. Ce symptôme est bien connu avec les médicaments opiacés, les antidépresseurs tricycliques ou les sétrons, et majoré en cas d'association médicamenteuse.Concernant les diarrhées d'origine iatrogène, les mécanismes sont divers : un déséquilibre du microbiote avec les antibiotiques, une augmentation de la perméabilité intestinale (avec les AINS) ou une perturbation enzymatique avec des médicaments comme les anti-protéases ou la colchicine. Selon les médicaments, la diarrhée survient rapidement après la prise (avec les anti-inflammatoires par exemple) ou plusieurs jours à plusieurs semaines après l'initiation d'un traitement chronique. Cette survenue retardée est observée avec les biguanides dans le traitement du diabète. Lorsqu'une association entre un médicament et une diarrhée ou une constipation est suspectée, il est recommandé de signaler ces effets indésirables via le dispositif de pharmacovigilance.

Source : lequotidiendupharmacien.fr