Selon l’étude ASTER 70s, promue par Unicancer et l’Institut Curie, l’ajout d’une chimiothérapie à l’hormonothérapie n’apporte pas de bénéfice significatif de survie chez les femmes de 70 ans et plus atteintes d’un cancer du sein hormonosensible à haut risque génomique.
Pour les patientes âgées de plus de 70 ans et atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant, aucun bénéfice significatif n’est observé grâce à la chimiothérapie lorsqu’elle vient en complément de l’hormonothérapie. C’est en somme le résumé que l’on pourrait faire de l’étude ASTER 70s, récemment publiée dans « The Lancet ». Des travaux qui marquent « une avancée déterminante pour la prise en charge des cancers du sein chez les femmes âgées », estime l’Institut Curie, à l’origine de cette étude.
Pour les besoins de cette étude, 2 000 femmes ont été suivies pendant environ 8 ans. Deux groupes ont été comparés, l’un avait reçu une chimiothérapie suivie d’une hormonothérapie et l’autre avait reçu une hormonothérapie seule. « Les résultats montrent que l’ajout de la chimiothérapie n’apporte pas de bénéfice significatif en termes de survie globale. À 4 ans, le taux de survie était de 90,5 % dans le groupe chimiothérapie, contre 89,3 % dans le groupe sans chimiothérapie. À 8 ans, les taux étaient respectivement de 72,7 % et 68,3 %. La différence de 4,5 points à 8 ans n’est pas statistiquement significative », décrit l’étude. Cancérologue à l’Institut Curie et auteur principal de cette étude, Étienne Brain, a présenté ces résultats sur l’antenne d’« Europe 1 ». « Avec 8 ans de recul, nous ne trouvons pas de bénéfice supérieur lorsque la chimiothérapie est réalisée, affirme le chercheur. C’est comme si cette chimiothérapie ne corrigeait pas ce risque de rechute par rapport à une hormonothérapie seule », synthétise-t-il.
En plus de ces bénéfices insuffisants, la chimiothérapie s’est révélée « nettement plus toxique » chez les patientes de plus de 70 ans. « Des effets indésirables de grade 3 ou plus sont survenus chez 34 % des patientes traitées par chimiothérapie, contre seulement 9 % dans le groupe hormonothérapie seule. De plus, les patientes ayant reçu une chimiothérapie ont rapporté une détérioration plus marquée de leur qualité de vie, notamment en lien avec la fatigue, les douleurs, les troubles digestifs et une baisse de l’autonomie », soulignent ces travaux.
Pour le Pr Brain, l’étude « illustre bien que le fait l’intensité du traitement doit être ajustée à la baisse dans cette population plus âgée ». C’est en effet le message que les auteurs de l’étude Aster 70s souhaitent faire passer désormais : il faut « adapter les traitements aux caractéristiques biologiques des tumeurs, mais aussi à l’âge, à la fragilité et aux préférences des patientes » et « privilégier une stratégie de désescalade thérapeutique raisonnée chez ces patientes âgées, en réservant la chimiothérapie adjuvante à des cas spécifiques ». Ils insistent de plus sur l’importance de « repenser le modèle de développement des innovations améliorant les standards de prise en charge, en prenant plus particulièrement en compte le rapport entre les bénéfices et les risques pour la population âgée ».
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