Depuis déjà plusieurs mois, l'assurance-maladie alerte sur la persistance de l'usage détourné d'Ozempic (sémaglutide). Un phénomène certainement sous-évalué et qui n'est pas sans conséquence pour les patients diabétiques, qui rencontrent des difficultés d'accès à ce traitement.
Selon les derniers chiffres mis à jour par l'assurance-maladie, arrêtés à la fin du mois d'août, 1,4 % des patients ayant recours à Ozempic étaient considérés en mésusage. Concernant Trulicity (dulaglutide), le nombre de patients prenant ce médicament en dehors des indications prévues est estimé à 0,3 %. Si ces chiffres peuvent paraître modestes, ils ne sont sans doute pas conformes à la réalité. En effet, l'assurance-maladie s'appuie uniquement sur les chiffres de remboursements pour calculer ces taux. Le mésusage d'Ozempic et de Trulicity est donc largement sous-évalué, comme le concède elle-même l'assurance-maladie.
Même si les chiffres de remboursements ne reflètent donc pas l'ampleur de ces mésusages, une dynamique est tout de même observée. « La part de patients considérés comme en mésusage parmi ceux ayant perçu un remboursement d’Ozempic est passée de 0,7 % en mai 2022 à 1 % en septembre 2022 et à 1,4 % fin août 2023 », relève l'assurance-maladie, qui rappelle que « ce mésusage se fait au détriment des personnes diabétiques (type 2) qui peuvent avoir des difficultés d'accès à leur traitement ».
Depuis de longs mois, « des remontées de terrain font état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids », souligne l'assurance-maladie. Dans ce contexte, l’ANSM et la CNAM ont réuni les représentants des associations de patients et des professionnels de santé, dont les syndicats de pharmaciens, pour échanger sur ces détournements et leur partager les actions mises en œuvre. Alors que le mésusage d'Ozempic ne semble pas diminuer, au contraire, l'assurance-maladie estime que « l'usage de ces médicaments, appelés agonistes du GLP-1, demande une réflexion approfondie notamment sur le plan de la sécurité du patient et des conditions de prescription et de dispensation ». Pour aborder ce sujet, un comité scientifique temporaire a été créé. La première séance de ce comité se tiendra d’ici à la fin de l’année.
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