Pharmacovigilance

Nexplanon : baisse des cas de migration pulmonaire

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Publié le 26/06/2025
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Il existe un risque très rare mais grave de migration dans l’artère pulmonaire de l’implant contraceptif Nexplanon. Selon un dernier bilan de pharmacovigilance, l’incidence de cet effet indésirable est toutefois en baisse depuis le renforcement des mesures de réduction du risque en 2020.

La migration de l’implant serait notamment liée à une insertion incorrecte, trop profonde ou trop proche d’un vaisseau

La migration de l’implant serait notamment liée à une insertion incorrecte, trop profonde ou trop proche d’un vaisseau
Crédit photo : AP/SIPA


L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publie le bilan du dispositif de surveillance des cas de migration dans l’artère pulmonaire de l’implant contraceptif Nexplanon.

Au total, 68 cas ont été recensés entre 2001 – date de commercialisation de l’implant – et le 31 décembre 2023. Le taux d’incidence, lui, a été divisé par 3 depuis la mise en place des mesures de réduction du risque de l’ANSM. Il est de 0,73 pour 100 000 implants vendus sur la période 2020-2023 contre 2,60 pour 100 000 sur la période 2013-2019. Une diminution qui suggère « un impact positif des actions mises en œuvre depuis 2020 », se félicite l’agence sanitaire.

Toutefois, de très rares cas continuent d’être rapportés. Par conséquent, l’ANSM rappelle les mesures qui permettent de réduire ce risque. « La migration de l’implant serait notamment liée à une insertion incorrecte : trop profonde et/ou trop proche d’une structure vasculaire (artère, veine) », indique l’instance. C’est pourquoi « les médecins généralistes, gynécologues et sages-femmes doivent se former en présentiel aux techniques de pose et de retrait de Nexplanon », insiste l’ANSM.

Autopalpation une à deux fois par mois

Lors de la consultation pour la pose de l’implant, le professionnel doit remettre la notice, une carte d’alerte et une brochure à la patiente et vérifier lors de la pose et à chaque consultation de suivi que l’implant est bien palpable. Pour cela, la patiente devra être sensibilisée au risque de migration et être capable de palper elle-même l’implant. La vérification doit être réalisée par la patiente une à deux fois par mois. En cas de déplacement de l’implant ou d’impossibilité de le palper ou en cas de symptômes évocateurs d’une migration pulmonaire (douleur thoracique et/ou des difficultés respiratoires, toux, parfois avec du sang dans les crachats), la patiente doit consulter un médecin.

Favoriser le retrait par voie endovasculaire

La décision de retirer ou non un implant ayant migré dans l’artère pulmonaire, elle, doit être prise par une équipe pluridisciplinaire qui comparera le risque de complications si l’implant reste en place aux risques des méthodes interventionnelles. En première intention, quel que soit le temps écoulé depuis l’insertion de l’implant, on favorisera une extraction par voie endovasculaire, à moindre risque que les autres chirurgies plus invasives. Les alternatives chirurgicales sont indiquées en cas de localisation distale ou d’enchâssement de l’implant au niveau de l’endothélium vasculaire à condition que le risque de complications soit important s’il est laissé en place.

La patiente devra être sensibilisée au risque de migration et être capable de palper elle-même l’implant, une à deux fois par mois.

Arthur-Apollinaire Daum

Source : Le Quotidien du Pharmacien