Une enquête menée auprès de 26 pays adhérents du Groupement pharmaceutique de l'Union européenne (GPUE), association européenne de la pharmacie d’officine, montre que tous ont subi des ruptures et que la situation a empiré dans 17 pays.
Si les ruptures de stock et difficultés d’approvisionnement sont de plus en plus fréquentes en France, le pays n’est pas le seul concerné en Europe, loin de là. En effet, selon une enquête menée par le Groupement pharmaceutique de l'Union européenne (GPUE), à laquelle ont répondu 26 pays membres, tous ont subi des ruptures. « La situation a empiré dans 17 pays, reste inchangée dans 6 pays, et seuls 3 pays ont vu leur situation s’améliorer », précise le rapport. Les classes les plus affectées sont les antibiotiques, les médicaments ciblant le système nerveux et les traitements des maladies cardiovasculaires, comme en France. 69 % des pays ont aussi subi des ruptures de dispositifs médicaux (DM) qui ont affecté toutes les classes de DM et de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (DM-DIV).
Pour les patients, les ruptures ont été source de dérangement et de désarroi dans tous les pays, occasionnant des interruptions de traitement (88 %), une hausse du ticket modérateur (73 %), une moindre efficacité du traitement (73 %), des erreurs médicamenteuses à la prise du nouveau traitement (35 %), ou encore des effets indésirables ou une toxicité accrue (15 %).
Les officines sont, quant à elles, particulièrement affectées par la perte financière due au temps passé à limiter les ruptures, qui est évalué en moyenne à 9 h 30 hebdomadaires (soit 3 heures de plus qu’en 2022), la charge administrative, la perte de confiance des patients et la démotivation du personnel.
Le dispositif officinal face aux ruptures inclut les préparations (50 %), le recours à un dosage différent en ajustant la posologie (50 %), voire le recours à d’autres types de fournisseurs (38 %), la substitution thérapeutique n’étant possible que dans 19 % des pays.
Les pays interrogés estiment que les causes de pénuries les plus fréquentes sont l’interruption du processus industriel (65 %), les stratégies nationales de fixation des prix et d’approvisionnement telles que les appels d’offres (62 %) et une hausse inattendue de la demande (50 %).
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