Les médicaments peuvent être à l’origine de différents types de réactions d’hypersensibilité, allergique ou non allergiques, représentant environ 15 % de l’ensemble de leurs effets indésirables. L’hypersensibilité non allergique, la plus fréquente, ressemble à de l’allergie sans mécanisme immunologique prouvé. Les manifestations d’hypersensibilité touchent 7 % de la population générale, dont seulement 10 % sont de véritables allergies. Les réactions aux médicaments peuvent aller de la simple éruption cutanée (urticaire, exanthème, etc.) à des manifestations graves pouvant mettre en jeu le pronostic vital, telles que choc anaphylactique, syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou DRESS, pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), toxidermies bulleuses (syndrome de Steven-Johnson, syndrome de Lyell, ou nécrolyse épidermique toxique). Certains facteurs sont susceptibles d’influencer les hypersensibilités comme l’âge adulte, le sexe féminin, certaines infections (VIH ou mononucléose infectieuse), la prise concomitante de certains médicaments (en particulier les β bloquants). De même les administrations répétées et intermittentes de médicaments (bêtalactamines) sont plus sensibilisantes qu’un traitement continu. Les hypersensibilités peuvent être immédiates (médiées par l’immunité humorale) et se déclencher en quelques minutes ou heures après l’exposition à l’antigène sensibilisant, ou retardées (médiées par l’immunité cellulaire) et apparaître après une période de latence.
Les participants à la journée ont pu retenir que les hypersensibilités médicamenteuses non allergiques étaient le plus souvent imprévisibles, fréquentes (90 % des cas) et exceptionnellement sévères. Un bilan allergologique peut être utile après une réaction à un médicament, notamment pour éviter l’éviction abusive de celui-ci et/ou pour déterminer une alternative thérapeutique ; il doit être pratiqué au moins 6 semaines après l’effet.
Un diagnostic, une carte
Le bilan allergologique est important car il va permettre de préciser le médicament en cause et de proposer une solution alternative au médecin et au patient. L’entretien repose sur un interrogatoire précis afin de déterminer en premier si la réaction a été immédiate ou retardée. Puis des tests de type prick, patch ou intradermo-réaction (IDR) sont faits en milieu hospitalier sous surveillance médicale. Plusieurs médicaments de la même famille sont testés afin d’éliminer le(s) seul(s) responsable(s). Un patient pouvant par exemple être « allergique » à l’amoxicilline mais pas aux céphalosporines.
Le bilan allergologique présente un intérêt diagnostic certain et permet de donner des alternatives thérapeutiques dans des cas où le médecin éliminerait un médicament nécessaire au patient alors qu’il pourrait être utilisé. Si l’examen confirme le caractère allergique de la réaction, une carte d’allergie est remise au patient.
La dernière partie de la journée s’est déroulée avec la présentation de cas cliniques interactifs par le Dr Hélène Geniaux (praticien hospitalier au CRPV, et à l’initiative du sujet). La salle a largement participé et chaque cas a été discuté collectivement avec tous les intervenants, dont les Drs Élisabeth Bellet-Fraysse et François Touraine, allergologues au CHU de Limoges.
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