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Briser les chaînes ?

Par Didier Doukhan - Publié le 30/11/2021
Briser les chaînes ?

Des règles nécessaires, parfois contournées... légalement
GARO/PHANIE

Les règles sont-elles faites pour être brisées ? En pharmacie, où la plupart des actes sont extrêmement codifiés, la question paraît presque incongrue, tant il est vrai que le cadre formel de la réglementation, s'il peut sembler contraignant, sert avant tout l'intérêt du patient. Pourtant, c'est bien encore dans l'intérêt du patient que ces barrières sont parfois franchies. Saviez-vous, par exemple, que le traitement de la pemphigoïde bulleuse requiert la délivrance de dermocorticoïdes puissants (propionate de clobétasol - Dermoval ou Clarelux) à raison de 3 tubes par jour pendant 1 mois, puis de façon décroissante, progressivement sur 4 mois ? Si on vous présente une telle prescription, pas de panique ! Car cette ordonnance, hors des clous de l'AMM, n'est pas hors la loi. Ce traitement fait en effet l’objet d’un protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) publié sur le site de la HAS et accessible à tous (lire page 12). Sont-ce ces exceptions à la règle qui ont donné à certains prescripteurs l'idée d'« expérimenter » sur leurs patients quelque cocktail anti-Covid (lire page 14) ? Pas sûr. Quoi qu'il en soit, la liberté de prescription a ses limites, même si celles-ci peuvent parfois être dépassées. Dans ce cas, - lorsque l'AMM fait encore défaut - plusieurs statuts réglementaires, bien codifiés, viennent au secours de la médecine : RTU, ATU, accès précoce. Encore faut-il en bien connaître les contours (lire page 10) et savoir jusqu'où engager sa responsabilité (lire page 12) . Bref, le respect des règles de l'AMM, suppose également d'en connaître les exceptions. En pharmacie comme ailleurs, l'exception confirme la règle…

Didier Doukhan

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