Bayer rachète Monsanto

Le chimiste allemand Bayer vient d'acheter Monsanto, le fabricant américain de pesticides et semences OGM. Un mariage fustigé à la fois par les défenseurs de l'environnement et les agriculteurs.

« Bayer et Monsanto ont signé mercredi un accord de fusion ferme », au prix de 114 euros par action, a annoncé Bayer. À eux deux, le groupe de chimie-pharmacie et Monsanto pèseront 23 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, avec pas loin de 140 000 employés.

Le rapprochement de Bayer et de Monsanto devrait se boucler d'ici à la fin 2017 après un vote des actionnaires et surtout le feu vert - loin d'être gagné - des autorités de la concurrence. Du côté des places boursières, les investisseurs n'ont pas montré d'enthousiasme : Bayer n'a gagné que 0,27 % à 93,55 euros à Francfort, tandis que Monsanto n'a pris que 0,62 % à 106,76 dollars à Wall Street, loin du prix offert par Bayer. Un scepticisme principalement lié aux craintes que les autorités de la concurrence soient réticentes à approuver ce rapprochement. Si elles refusent, Bayer s'est engagé à payer 2 milliards de dollars de dédommagement à Monsanto.

Par ailleurs, la fusion Bayer-Monsanto n'est pas vue d'un bon œil par les ONG et les agriculteurs. « L'acquisition de Monsanto signifie davantage d'OGM et de glyphosate dans les campagnes, tout ce que refusent les consommateurs », avertit l'ONG allemande Campact. En réponse, le tout nouveau patron de Bayer, Werner Baumann, a assuré « pouvoir gérer la réputation de Monsanto », espérant la contrebalancer par l'image de son propre groupe. Pour leur part, les agriculteurs craignent de se retrouver pieds et poings liés à un seul fournisseur pour leur approvisionnement en semences, engrais et pesticides. 

Avec l'AFP.