Représentativité

L’UNPF et les groupements bousculent le jeu syndical

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Publié le 14/10/2025

Crédit photo : Phanie

Un nouveau syndicat pourrait voir le jour. Les représentants des groupements de pharmacie et le président de l’Union nationale des pharmacies de France défient la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union syndicale des pharmaciens d’officine (USPO). Si ces derniers ne leur confient pas un rôle plus important dans les négociations sur la refonte du modèle officinal, l’UNPF et l’Union des groupements de pharmacies d’officines (UDGPO) se constitueront en un syndicat mixte.
C’est un « dernier coup de semonce » que tirent Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmacie d’officine (UDGPO) et Christophe Le Gall, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Si les deux syndicats majoritaires n’acceptent pas d’ici au 20 octobre de s’engager contre la rémunération « tout honoraires » évoquée par Philippe Besset, et ne donnent pas aux groupements une place à la table des négociations pour la refonte du modèle économique officinal, l’UDGPO et l’UNPF se constitueront en syndicat mixte. Une Union des pharmaciens groupés de France (UPGF) pourrait ainsi voir le jour. Fédergy, la Chambre syndicale de groupements et enseignes de pharmacie est invitée à se joindre à eux. « Nous sommes face à une différence de philosophie concernant le statut et la rémunération des pharmaciens d’officine, développe Laurent Filoche. Accepter le tout honoraires, c’est figer une situation délétère et se mettre sous tutelle de l’assurance-maladie qui, d’une part, est en très mauvaise santé économique et, d’autre part, ne tient pas ses engagements. » Plutôt que d’aller chercher du côté des pouvoirs publics, ce serait alors en développant des coopérations commerciales, en proposant des missions financées par des organisation et en négociant des engagements avec les laboratoires que les officines feraient donc fonctionner leur modèle. « L’an prochain ce sont plus d’un milliard d’euros de brevet qui tomberont et le marché des biosimilaires ne va faire que s’agrandir, argumente le président de l’UDGPO. De plus, les nouvelles missions ne doivent pas être notre cœur de métier, si on ne peut pas vivre sur le médicament, on n’existe plus. » D’ici à la fin de l’année, l’hypothétique nouveau syndicat vise de fédérer 3 000 adhérents et de se voir ainsi déclaré représentatif par la ministre de la Santé. Une référence à l’USPO, qui avait obtenu le 21 mars 2005 auprès de Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, la représentativité. Cet arbitrage était intervenu à la suite d'une enquête de représentativité lancée en novembre 2002. La FSPF avait, à l'époque, regretté « cet éparpillement syndical (...) ne pouvant qu’affaiblir la représentation professionnelle ». Interrogé sur le risque de division, Laurent Filoche réfute, expliquant qu’ils sont motivés par une forte demande du terrain et soutenus par un fichier de parlementaires et des relais au gouvernement. « Nous sommes appelés lorsqu’il faut pallier les carences des syndicats et de l’Ordre, alors autant jouer ce rôle officiellement », conclut-il.

L’UNPF, quant à elle, a perdu sa représentativité devant l’assurance-maladie en 2016, à l’issue des élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS), et devant le ministère du travail, en 2017, suite à l’enquête de représentativité menée par le Haut Conseil du dialogue social (HCDS). En effet, la pharmacie d'officine a la particularité de disposer de deux niveaux de représentativité. Le premier, permettant de négocier avec l’assurance-maladie, s'appuie sur les scores obtenus aux élections aux URPS. Or dans le cas présent, les pharmaciens ne seront appelés aux urnes qu’en 2027. Le second niveau de représentativité, ouvrant la voie au dialogue social, s’appuie sur le décompte réalisé par le HCDS, tenant compte du taux d’entreprises syndiquées dans l’un ou l’autre des syndicats et du taux de salariés dans ces entreprises syndiquées.

Source : lequotidiendupharmacien.fr