Salaires : des coefficients pas toujours bien appliqués

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Publié le 01/02/2018
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En marge de l’étude statistique et prospective, l’OMPL et le CNPEFP ont souhaité faire le point sur les coefficients appliqués aux préparateurs et aux adjoints.

Un défi pour le cabinet missionné, qui a néanmoins obtenu 2 300 réponses exploitables de la part de titulaires ayant répondu pour leurs salariés et de la part de collaborateurs eux-mêmes.

En extrapolant selon le nombre d’années de pratique professionnelle et la date d’ancienneté professionnelle, les statisticiens ont pu établir un « coefficient théorique », c’est-à-dire le coefficient qui devrait être théoriquement appliqué au salarié, pour le comparer avec le coefficient réel. Résultat à prendre avec des pincettes : 45 % des préparateurs se voient appliquer le bon coefficient. Quid des 55 % restants ? Un tiers d’entre eux seraient sous-cotés, un quart d’entre eux surcotés. L’écart constaté, qu’il soit inférieur ou supérieur au coefficient théorique, est d’un coefficient et les salariés sous-cotés sont plutôt en début de carrière. Chez les adjoints, 9 % seraient sous-cotés et 26 % surcotés, mais l’écart est cette fois de deux coefficients en cas de sous-cotation.

Un scandale pour les syndicats de salariés qui découvraient ces nouvelles données. Olivier Clarhaut, secrétaire générale de la fédération FO branche pharmacie s’est insurgé contre les insinuations de biais de méthodologie : « Il y a des salariés de la pharmacie qui ne bénéficient pas des coefficients qui doivent leur être attribués, ce qui a des conséquences sur leur niveau de rémunération. Il faut en prendre acte ! » D’autant que la fédération FO pharmacie a mené sa propre enquête auprès de ses adhérents dont elle va dévoiler les résultats d’ici à 15 jours. Selon ses données, 25 % des préparateurs et 15 % des adjoints ont un coefficient inférieur à celui auquel ils peuvent prétendre. De son côté, l’UNSA estime qu'il faut surtout éviter d’utiliser les termes de « sur et sous cotation » qui n’ont pas lieu d’être. « Un salarié à qui on attribue un salaire supérieur aux minima conventionnels auquel il a le droit, c’est du fait de ses compétences. Mais on ne devrait pas avoir de salariés avec des minima conventionnels inférieurs à ceux auxquels ils peuvent prétendre. » L’ensemble des syndicats de salariés souhaite revenir sérieusement sur le sujet.

M. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3407