« C’est un cri d’alerte que nous adressons à Olivier Véran pour lui signifier que nous existons. Nous souhaitons réveiller le gouvernement qui nous a oubliés dans la transposition du Ségur, interpelle Jean-Paul Zerbib, président de l’Union nationale des médecins salariés (UNMS), les décisions hospitalo et public-centrées du Ségur ignorent le reste du champ de la santé. Sans revalorisation de carrière et salariale, notre crainte est d’assister à la paupérisation des quelque 10 000 médecins et pharmaciens qui exercent dans les établissements dits " privés à but non-lucratif ". Notre invisibilité et le manque de reconnaissance deviennent insoutenables alors que nous participons pleinement à la lutte contre la pandémie de Covid-19. »
Depuis la première vague, pas moins de 5 000 journées de lits de réanimation ont été mises à disposition et 30 % des soins de suite sont assurés grâce à ces structures. Au prix d’un taux de déprogrammation des opérations de l’ordre de 70 %.
Un fonctionnement hybride
À la frontière du public et du libéral, le secteur privé à but non-lucratif souffre de son fonctionnement hybride qui le rend peu lisible : il regroupe des établissements de service public placés sous l’autorité et le financement des ARS, avec un mode de gestion de droit privé. Tous les médecins sont ainsi salariés avec la caractéristique de ne pratiquer ni activité libérale, ni dépassements d’honoraires, contrairement à leurs homologues de l’hôpital public. Autre spécificité, ces établissements concentrent des fleurons de la médecine qui trustent les premières places des classements des hôpitaux, notamment en cancérologie. « Cette excellence est menacée, avec le risque de mourir. Notre manque d’attractivité salariale entraîne déjà la fuite de spécialités en tensions vers la fonction publique hospitalière. Si nous ne parvenons plus à recruter de jeunes diplômés, nous redoutons des fermetures de lits, puis des services et enfin des établissements. Avec des dommages collatéraux pour l’ensemble de l’offre de soins, laquelle se retrouvera déséquilibrée sans ses trois piliers actuels (N.D.L.R. : le public, le privé à but lucratif, et le privé à but non-lucratif) », souligne Thomas Mognetti, chef du service de médecine nucléaire au Centre Léon Bérard de Lyon.
Les pharmaciens de ce secteur ne sont pas non plus épargnés. « Cette période nous laisse exsangues, en permanence sur le pont pour gérer les ruptures d’approvisionnement », indique Yvonnick Bézie, pharmacien au Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph.
La fronde s’organise. Un mouvement intersyndical est lancé avec une journée de mobilisation nationale le 18 décembre. « Alors que le gouvernement a mis sur la table une enveloppe de 500 millions pour les praticiens hospitaliers, nous demandons une revalorisation dans les mêmes proportions. C’est une question d’équité et de justice sociale de prendre en compte tous les professionnels de santé », revendique Jean-Paul Zerbib.
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