Les bijoux qui guérissent interdits de publicité

Une pierre dans le jardin des charlatans

Publié le 24/02/2011
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Les pierres  " magiques » privées d’allégations santé

Les pierres " magiques » privées d’allégations santé
Crédit photo : AFP

PLUS BESOIN de médicaments pour se soigner, il suffit de porter des bijoux! Tel était en substance le message qu’une entreprise de Meurthe-et-Moselle diffusait sur Internet. Mais pas n’importe quels bijoux : des bijoux en pierre. L’aventurine contre le lumbago, le jade contre les rhumatismes, la turquoise contre les sciatiques, le lapis-lazuli contre les maux de tête, la serpentine contre les ballonnements, l’améthyste contre les vertiges, l’hématite contre les troubles circulatoires, le quartz rose contre les insomnies, etc. À chaque affection, sa pierre. L’une des plus universelle, l’ambre, était « conseillée pour les poussées dentaires des bébés » et censée « prévenir les angines et les bronchites, soulager les crises d’asthme, les fièvres, l’eczéma, l’herpès », mais aussi « agir contre le diabète, les maux d’estomac, rénaux, de la bile, contre les coliques et la constipation » ; elle aurait même « des propriétés anti-inflammatoires, et au niveau de la peau et des voies respiratoires ». La panacée ! Mais l’Agence de sécurité sanitaire des produits de santé vient de mettre un terme à ces sornettes d’un autre âge. Jugeant que l’entreprise n’avait pu apporter aucun élément scientifique prouvant que ses bijoux en jaspe, malachite et autre pierre de lune possédaient les vertus médicales annoncées sur son site Internet, l’AFSSAPS a publié un décret au « Journal officiel » lui interdisant toute publicité vantant les soi-disant mérites thérapeutiques de ses bijoux en pierre. Le marchand, prié de remballer ses cailloux, s’appelle La Boîte de Pandorre. Si, dans la mythologie, Pandore (avec un seul "r") était censé être doté de tous les dons, l’expression « boîte de Pandore » annonce plutôt une catastrophe. L’AFSSAPS a donc bien fait d’arrêter l’imposture et de mettre en garde tous ceux qui voudraient faire revenir la médecine à l’âge de pierre.

J.G.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2814