La plateforme médicale britannique « Dr Ed », fortement implantée outre-Manche, propose depuis deux ans ce type de téléconsultations dans plusieurs autres pays, et notamment en Allemagne où elle compte quelques dizaines de milliers de clients. Si le médecin en ligne prescrit un médicament, le patient a le choix entre se faire envoyer l’ordonnance chez lui, ou peut charger le site de la faire honorer directement auprès d’une pharmacie en ligne partenaire, qui lui envoie alors le médicament à domicile.
En raison de la reconnaissance européenne des ordonnances, les pharmaciens allemands honorent ces prescriptions, car elles viennent d’Angleterre, où ce mode de prescription est autorisé. Elles seraient par contre illégales si elles étaient effectuées sur une plateforme basée en Allemagne, le pays prohibant déjà cette pratique.
Les médecins allemands protestent régulièrement contre ces plateformes étrangères, en estimant qu’un contact « réel » est indispensable avant toute prescription médicale. Rappelons qu’en France les téléprescriptions sont réservées aux cas d’urgence et font l’objet, depuis 2009, de recommandations précises de la Haute Autorité de santé.
Si la nouvelle loi est adoptée, ce qui est quasi-certain, les médecins en ligne devront se contenter de conseiller des médicaments sans ordonnance à leurs clients. Concrètement, le projet de loi ne les attaque pas frontalement, mais dispose qu’une ordonnance ne peut être remise à un patient qu’à l’issue d’un contact réel avec le prescripteur, ce qui revient au même.
Toutefois, un patient régulièrement suivi par un médecin qui lui a déjà prescrit personnellement un médicament pourra obtenir un renouvellement de son ordonnance dans le cadre d’une consultation en ligne effectuée avec ce dernier, selon des modalités qui restent encore à préciser. Des aménagements seront aussi effectués pour répondre aux situations d’urgence et aux cas particuliers.
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