La majorité des officines déclare embaucher leurs adjoints et leurs préparateurs à des salaires supérieurs à ceux prévus par la grille salariale, selon une enquête lancée en mai 2022 par la FSPF, à laquelle ont répondu 1 067 pharmacies.
« Les salariés de l'officine démarrent leur carrière à des niveaux de salaire dépassant ceux de la grille salariale. » C'est le constat établi par Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) à la lecture des résultats communiqués par 1 067 pharmacies (3 690 fiches de salariés renseignées) dans le cadre de l'enquête sur l'attractivité des métiers de l'officine lancée en mai 2022 par le syndicat. Avec 1 838,24 euros mensuels (brut), les préparateurs commencent leur vie professionnelle à un salaire supérieur de 5,75 % à celui initialement prévu par la grille. Cependant, cet écart tend à se réduire au fil des ans. Ainsi les salariés comptant entre 14 et 19 ans d'ancienneté sont rémunérés à hauteur du coefficient 300 correspondant à une ancienneté de 26 à 30 ans, soit 2 173 euros mensuels. À partir de 27 ans au sein de l'officine, le salaire effectivement versé au préparateur rattrape celui de la grille. Pour les adjoints, le même phénomène est observé. Rémunérés 3 621 euros brut dès la première année, soit le salaire prévu par la grille salariale au coefficient 500, les nouveaux arrivants rejoignent leurs aînés qui comptent au moins 6 ans d'ancienneté.
Ces données suscitent plusieurs interrogations. Alors qu'il manque 8 000 préparateurs et 7 000 adjoints au réseau officinal, cette politique salariale est-elle susceptible de garantir la fidélité des salariés les plus expérimentés ?
Par ailleurs, pour attractifs qu'ils puissent paraître, encore faut-il que ces salaires soient connus des futurs diplômés. Philippe Besset, président de la FSPF, a conscience de cet écueil et appelle à une réforme structurelle de la grille pour deux raisons : « La grille actuelle ne correspond pas à la réalité et il faut absolument donner de la visibilité aux jeunes se renseignant sur le métier, notamment sur les fiches ONISEP. De plus il faut éviter un tassement de la grille avec l'augmentation automatique du SMIC. »
L'éventualité d'une réforme structurelle de la grille salariale n'est pas encore à l'ordre du jour pour Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral FO pour la branche pharmacie : « Je ne vais pas m'engager dans un travail de reclassification de la grille sans avoir obtenu de garanties sur une revalorisation des salaires », déclare-t-il.
Or le syndicat FO juge tout à fait insuffisant le niveau de l'augmentation, de 1,5 %, proposée hier par les syndicats de titulaires lors d'une commission paritaire permanente de négociation et d'interprétation (CPNNi). Les organisations devraient rendre leur position vendredi.
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