La Société française d’étude et de traitement de la douleur s’inquiète du passage de la codéine et du tramadol sur ordonnance sécurisée, qui doit être instauré au 1er mars 2025. Elle plaide en faveur d’une utilisation encadrée et raisonnée des opioïdes, qui sont des molécules incontournables dans la prise en charge de la douleur.
La Société française d’étude et de traitement la douleur (SFETD) s’inquiète de la mesure rendant obligatoire la prescription de codéine et de tramadol sur ordonnance sécurisée, initialement prévue au 1er décembre 2024 et reportée au 1er mars 2025. Si la société savante reconnaît l’intérêt d’une vigilance accrue concernant les opioïdes, elle insiste sur leur intérêt majeur dans la prise en charge de la douleur et alertes sur problématiques qui découleraient d’une stigmatisation de ces médicaments. « La crainte des dérives ne doit pas conduire à une opiophobie, qui risque d’aggraver le phénomène d’oligoanalgésie déjà présent en France, notamment dans des situations d’urgence », expose le Pr Valéria Martinez, présidente de l’institution, dans un communiqué. L’oligoanalgésie, c’est la mauvaise prise en charge de la douleur du patient, en lui prescrivant trop peu d’antalgiques ou en évaluant mal ses besoins, ce qui peut détériorer sa qualité de vie, compliquer sa guérison et créer un climat de frustration ou de souffrance inutile. Selon le Pr Éric Serra, vice-président de la SFETD, « le scandale avec les opioïdes, ce n’est pas de les prescrire, c’est de ne pas les prescrire ». Pour encadrer au mieux la prescription, l’institution propose des formations initiales et continues des professionnels de santé, des rencontres avec le grand public sur le thème de la douleur (les Paintalk) et un jeu éducatif à destination des patients comme des soignants, intitulé Opio n’est pas jouer. Ce dernier se présente comme un jeu de rôle où l’on peut être pharmacien, médecin ou infirmier et répondre aux questions d’un patient.
L'événement de la semaine
Crise des remises génériques : pourquoi je fais grève aujourd’hui
Entretien avec la présidente de l’Ordre
Carine Wolf-Thal : « On nous envie le modèle de la pharmacie française »
Dans les Hauts-de-France
Quand la pub booste le recours aux TROD angine
Crise des remises génériques
Le plan d’action de l’Ordre pour défendre le maillage