Selon les dernières données présentées aujourd'hui par le GERS Data, le chiffre d’affaires de la pharmacie sur les sept premiers mois de l’année est en recul de 1 %, impacté par une moindre prescription de ville. Les ordonnances hospitalières se maintiennent, tout comme le conseil officinal. Le trafic diffère selon le type d’officine mais aussi la localisation.
Les officines d’Ile-de-France ont payé un lourd tribut cet été. Si le trafic en pharmacie a baissé de -3 % sur l’ensemble du territoire, le département francilien enregistre une chute de 20 %. Les différences sont aussi marquées selon les typologies d’officines. Ainsi les petites officines de proximité, de quartier ou rurales, souffrent bien moins que les pharmacies plus imposantes, de passage ou de centre commercial. Le GERS note néanmoins une nette amélioration des chiffres entre les mois d’avril et mai, catastrophiques pour toutes les pharmacies, et les données enregistrées depuis le mois de mai. En résumé, explique David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, « l’officine souffre mais résiste mieux au Covid-19 que d’autres secteurs ».
Ces involutions se retrouvent dans toutes les catégories de produits. Le médicament remboursable tire son épingle du jeu (+0,3 % en cumul fixe annuel de janvier à juillet, +1.4 % en cumul mobile annuel à fin juillet). Les génériques restent en décroissance (-7 % en juillet) mais se portent bien mieux que les princeps génériqués, notamment grâce à un taux de pénétration du générique bien meilleur depuis le début de l’année. L’épidémie de Covid-19 n’est pas le seul élément à avoir des conséquences sur l’économie officinale. Le GERS a ainsi réalisé un focus sur les baisses de prix de médicaments et note que pour les produits de ville, ces baisses de prix ont déjà eu un rendement de 265 millions d’euros et que leur impact au 2e semestre sera de 230 millions d’euros, soit un total annuel à 495 millions d’euros. En y ajoutant les baisses sur les médicaments hospitaliers, le rendement global s’élèvera à 902 millions d’euros. « Ce total, qui ne prend pas en compte de nouvelles baisses de prix à venir, est à mettre en regard avec les 920 millions d’euros de baisses de prix prévues dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020 », ajoute David Syr.
À noter que la situation reste difficile pour les marchés du selfcare et de la nutrition, de la dermocosmétique (-5 % en chiffre d’affaires mais +4 % si on inclut le gel hydroalcoolique dans ce marché) et même pour les produits estivaux comme les solaires ou les antimoustiques. « Quelques laboratoires s’en sortent grâce à des produits pertinents pendant le confinement, mais dans l’ensemble, la période n’a pas été favorable, ni l’été florissant. »
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