L’année 2024 a été une année record de saisies de miels présentés comme aphrodisiaques, importés et vendus illégalement en France. Présentés en sticks, ils contiennent des substances médicamenteuses indiquées dans le traitement de la dysfonction érectile.
Ils ressemblent à des sticks de miel (ou de café) et portent des noms fantaisistes comme Energy Honey, Royal Honey, Amazing Honey ou Vital Honey. Ces dosettes de miel soi-disant naturel sont vendues, sous le manteau, dans des lieux festifs et certains commerces de nuit, accompagnés d’une promesse : « Augmenter les performances et l’endurance ». Des miels aux vertus érectiles, donc, qui sont en réalité des mélanges de miel et de médicaments utilisés dans le traitement de la dysfonction érectile et soumis à prescription médicale obligatoire : les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5. Importés et vendus illégalement en France, ces produits représentent un danger potentiel pour les consommateurs, alertent les services des douanes et la DGCCRF.
Les services des douanes ont, en effet, constaté une nette augmentation des saisies de ces miels aphrodisiaques depuis 2019. Et « 2024 a été une année record » en nombre et en quantité saisies, précise la Douane dans une alerte aux consommateurs. En juin dernier, par exemple, les douaniers de Lyon et de Clermont-Ferrand ont saisi 25 000 doses (soit plus de 238 kg) dans un box de stockage. La prise la plus importante, au port de Marseille en novembre, a permis d’appréhender près de 860 000 sticks, soit 13 tonnes de miel, sur un bateau venant de Malaisie. Ces produits sont importés de Malaisie, de Turquie, de Tunisie ou encore de Thaïlande par voie maritime, en grande quantité, ou par fret express via un achat en ligne.
L’analyse de plusieurs échantillons a abouti à l’identification de principes actifs, comme du sildénafil (Viagra) et du tadalafil (Cialis), soumis à prescription et indiqués dans le traitement des troubles de l’érection. Étant donné que la quantité de principe actif par dosette est inconnue, et en l’absence de mentions sur l’étiquetage concernant la posologie sur le nombre de sticks pouvant être ingéré, les contre-indications et les effets indésirables, le consommateur est exposé à « des risques non négligeables » pour sa santé, insiste la Douane.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a déjà alerté en 2021 sur les risques liés à ces miels aphrodisiaques vendus sous les marques Black Horse ou Etu Max. Le sildénafil et le tadalafil étant des vasodilatateurs, ils sont contre-indiqués pour les personnes ayant des antécédents cardiovasculaires sans évaluation préalable du risque cardiaque par un médecin. Leur consommation a déjà provoqué, selon des cas rapportés par l’ANSES, « des convulsions, œdèmes cérébraux, insuffisances respiratoire et rénale majeures et un priapisme ». Il est recommandé aux personnes qui en ont consommé et ressentent des effets indésirables de consulter leur médecin ou de se rendre aux urgences.
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