Dans un contexte où la marge dégressive lissée (MDL) représente déjà moins de 30 % de la marge administrée sur les médicaments et la LPP, les effets des futures baisses de prix et des volumes de médicaments sont à redouter pour l’économie officinale, avertit la FSPF en marge du questionnaire envoyé dans le cadre de la grande consultation. D’où l’idée du syndicat d’inviter l’ensemble de ses adhérents à s’exprimer – entre autres — sur cette fameuse MDL : faut-il la préserver, diminuer sa part dans la rémunération officinale ou même la supprimer totalement ce qui reviendrait à baser la rémunération sur un 100 % honoraire ? Quant aux médicaments chers (1 930 euros et plus), dont la marge fixe plafonnée à 98 euros plombe le bilan des pharmacies, faudrait-il réintroduire un palier non plafonné à 0 euro ? Ou bien instituer davantage de paliers pour mieux coller au prix des médicaments ? Ou encore troquer cette marge fixe contre une délivrance en rétrocession hospitalière rémunérée 12,50 euros ?
Une liste exhaustive, ou presque
À propos de marge, les pharmaciens sont-ils prêts à remplacer une partie de la marge administrée par un « forfait structure » soumis à des objectifs d'activité, de prévention ou de qualité de service ? Autre idée avancée par le syndicat : et si une part des rémunérations était basée sur un forfait calculé en fonction du nombre de patients chroniques suivis, à l’instar de celui des médecins ? Les titulaires sont aussi invités à passer en revue leurs différents honoraires, leurs ROSP et leurs missions. Ils sont sollicités pour évaluer la pertinence de leurs honoraires actuels, suggérer la création de nouveaux honoraires mais aussi déterminer, par exemple, le montant idéal de la rémunération d’une intervention pharmaceutique (IP) et même pour définir sa nature. Les pharmaciens sont également appelés à faire le tri entre les ROSP, nombreuses et pas toujours transparentes, à imaginer de nouvelles missions ou encore de nouveaux moyens de pression dans l’hypothèse où les négociations tourneraient mal (plusieurs choix possibles !). Une liste exhaustive – ou presque — de ce qui pourrait configurer la nouvelle rémunération officinale.
Restaurer le dialogue
« En fonction des réponses et idées recueillies, nous ne nous interdisons pas d’envoyer par la suite un questionnaire plus précis afin d’affiner les orientations qui pourraient être prises. Tout cela est un travail de longue haleine, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Philippe Besset, président de la FSPF, a demandé un délai supplémentaire à la ministre de la Santé », indique Julien Chauvin, président de la commission Études et stratégie économiques auprès de la FSPF. En effet, le syndicat ne se contente pas de consulter sa base par le biais de ce questionnaire détaillé sur le mode de rémunération souhaité par les titulaires. Il suscite également à l’échelon régional des débats entre ses adhérents, voire avec d’autres représentants de la profession, comme des présidents de groupements. C’est le cas des Bouches-du-Rhône où un grand débat se tiendra à Marseille le 13 novembre à l’invitation du syndicat des pharmaciens du département ainsi que de la Fédération Méditerranéenne Pharmaciens FSPF (FEDMED FSPF) présidée par Valérie Ollier de Lécluse et représentant cinq syndicats départementaux. Y sont conviés à échanger sur le modèle de la rémunération officinale avec les adhérents du syndicat, des représentants de groupements, tels que Pharmabest, Apothical, Totum, UPP ou encore de la coopérative Objectif Santé. Instaurer le dialogue dans un contexte aujourd’hui tendu entre les groupements et les syndicats ne peut être que salutaire pour l’avenir de la profession.
Représentation syndicale
Les groupements veulent peser dans les négociations conventionnelles
PLFSS pour 2026
Trou de la Sécu : une nouvelle alerte de la Cour des comptes
PLFSS 2026
Les députés veulent protéger les officines des baisses de remises génériques
Fusion
Les pharmacies mutualistes rejoignent le groupement Pharmacorp