C’était une promesse faite par le gouvernement dès 2023 alors qu’Élisabeth Borne était encore à Matignon. La prise en charge des protections menstruelles réutilisables pour les femmes de moins de 26 ans et les bénéficiaires de la protection complémentaire en matière de santé n’est au toujours pas entrée en vigueur, au grand dam d’une entreprise française du secteur. Ses deux co-fondatrices ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre.
Prendre en charge à hauteur de 60 % les protections hygiéniques réutilisables (coupes ou culottes menstruelles) vendues en pharmacie, dans la limite de deux produits par an, pour certaines catégories de femmes, celles âgées de moins de 26 ans et celles qui bénéficient de la protection complémentaire en matière de santé : telle était la promesse du gouvernement il y a deux ans. Une loi a même été votée en ce sens par l’Assemblée nationale en décembre 2023. Ne manquait plus qu’un décret d’application pour transformer cette belle promesse en réalité sauf que, deux ans plus tard, le texte n’est toujours pas sorti.
Sur son site Internet, Elia, entreprise française qui commercialise des culottes menstruelles, rappelle que le gouvernement s’est bien engagé fin mai à rendre effectif le décret « avant la fin de l’année », mais souligne que « la date exacte de cette prise en charge par l’assurance-maladie reste encore à confirmer ». Invitée sur « France Inter », l’une des deux dirigeantes d’Elia, Marion Goilav, a défendu l’idée d’une prise en charge des protections réutilisables, plus écologiques notamment, mais dont le coût, autour des 30 euros l’unité, peut constituer un frein à l’achat. Au vu du contexte actuel et des mesures d’économies envisagées dans le domaine de la santé, les entreprises du secteur se demandent malgré tout si cette promesse va bien se concrétiser un jour…
Dans une lettre relayée par « Franceinfo », les deux co-fondatrices d’Elia ont donc demandé au Premier ministre, François Bayrou, de respecter cet engagement. « Reporter encore la mise en œuvre de cette réforme, sous prétexte des contraintes budgétaires, malgré son coût très limité, ce serait renoncer à hiérarchiser les priorités », écrivent-elles dans ce courrier. Selon une estimation, cette mesure qui vise à empêcher certaines femmes d’utiliser des produits inadaptés pendant leurs règles, représenterait un coût de 150 millions d’euros par an pour l’État. Selon une enquête Opinion Way, la précarité menstruelle concernait près de 4 millions de femmes menstruées de 18 à 50 ans en 2023. Un chiffre qui a été multiplié par deux en l’espace de deux ans.
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