Ramener le déficit de la Sécurité sociale à 9,7 milliards d’euros en 2016, contre 12,8 milliards d’euros attendus en 2015. Tel est l’objectif du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016, présenté hier en Conseil des ministres. « En 2016, les comptes sociaux retrouveront le niveau d’avant 2008 », estiment la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert.
La branche maladie, la plus déficitaire, devrait réduire ses pertes à - 6,2 milliards d’euros, après une aggravation en 2015 (-7,5 milliards), selon les dernières prévisions.
Pour y parvenir, le gouvernement a décidé de limiter la progression des dépenses de santé (ONDAM) à 1,75 % (contre 2 % en 2015), un « niveau historiquement bas ». Avec au programme le renforcement du virage ambulatoire (moins de soins à l’hôpital et développement des soins de ville), la lutte contre les actes inutiles et redondants, l’amélioration de l’efficience hospitalière (comme la mutualisation des achats) et le développement des médicaments génériques. De nouvelles baisses de prix sur les spécialités pharmaceutiques sont également dans les tuyaux, au grand dam de l’ensemble de la chaîne du médicament. « Les mesures envisagées se traduisent par une aggravation inédite de la pression sur le médicament appelé à contribuer à hauteur de 1,5 milliard d’euros », évalue la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Pour l’heure, l’objectif de dépenses de santé fixé par le gouvernement pour 2015 devrait être respecté, vient d’annoncer le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance-maladie. Selon ses estimations, les dépenses de santé pourraient « s’établir à 181,9 milliards d’euros, en retrait de 450 millions » par rapport à l’objectif voté dans le budget pour la Sécurité sociale de 2015, « mais en conformité avec l’objectif rectifié » par le gouvernement en avril.
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