Pôle de santé

Les six pharmacies de Mayenne se mutualisent

Publié le 04/06/2015
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Six officines à Mayenne n’en feront bientôt plus que quatre. En effet, les pharmacies de la ville ont décidé de se mutualiser. L’objectif étant de transférer trois pharmacies du centre pour n’en former qu’une, à côté du pôle de santé prévu pour 2017, et d’en conserver trois en centre ville.

« AUJOURD’HUI à Mayenne, on compte 6 pharmacies en centre-ville pour 14 500 habitants. Ce qui, dans une période économiquement difficile, est devenu déraisonnable », avance Nathalie Ruel-Mercier, titulaire dans la commune. D’autant que ces officines sont mal réparties géographiquement par rapport aux besoins de la population et aux cabinets médicaux, dont certains ont disparu (départ à la retraite non remplacé) et d’autres ont été déplacés. C’est à partir de ce constat et pour anticiper les difficultés, que les pharmaciens mayennais ont décidé de mener, ensemble, un projet de mutualisation en accord avec l’ARS.

Une occasion à saisir.

Les officinaux ont saisi l’occasion du projet de création d’un pôle de santé pour mûrir leur idée. « Sur les six pharmacies existantes en centre-ville, l’objectif est d’en transférer trois pour n’en former qu’une à côté du futur pôle de santé. Et de ne conserver en ville que trois officines. Soit, au final, un total de quatre officines à Mayenne, précise Nathalie Ruel-Mercier, devenue porte parole de cette initiative. L’idéal serait que nous soyons prêts en 2017, date à laquelle sera réalisé le pôle de santé (qui réunira généralistes, spécialistes, kinés, podologues, infirmiers, etc.) »

Toutefois, une telle structure n’est pas si aisée à concevoir juridiquement, étant donné qu’une SPFPL ne peut pas détenir plus de 3 officines. La solution sera donc de créer deux SPFPL, chacun des pharmaciens mayennais ayant des titres ou des dividendes dans les quatre officines de la commune. « Pour que le projet soit viable, il fallait que tous les pharmaciens se sentent également investis », commente la titulaire, qui se félicite de pourvoir bientôt « mutualiser les achats, les énergies ». Ce qui signerait une belle réussite dans le monde officinal réputé pour son redoutable esprit de concurrence. « Il faut dire qu’à Mayenne, nous nous sommes toujours bien entendus entre confrères. De longue date, nous nous accordons pour les fermetures lors des vacances d’été : trois pharmacies ferment en juillet, et trois en août ! »

Toutefois, le projet de mutualisation est d’une tout autre ampleur. « Pour le mener à bien, nous procédons étape par étape : après l’aspect juridique (du montage de société) et l’aspect financier, il nous faudra ensuite régler le fonctionnement commun », prévoit Nathalie Ruel-Mercier, qui espère beaucoup de cette initiative qui « donnerait aussi une image positive de la ville, dans un département rural qui souffre de la désertification médicale ».

CHARLOTTE DEMARTI

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3184