L’alerte récente du gouvernement sur un dépassement de 1,2 milliard d’euros concernant les dépenses de médicaments en 2024 a surpris autant qu’inquiété les acteurs du monde de la santé. Ce jeudi, le LEEM, organisation qui regroupe les entreprises du médicament, annonce avoir trouvé un accord avec l’exécutif dans le cadre du PLFSS pour 2025, lequel prévoit notamment de faire 600 millions d’euros d’économies grâce au bon usage et au délistage sans déremboursement.
Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, le LEEM et le gouvernement sont parvenus à trouver un terrain d’entente et à définir des pistes « pour anticiper les conséquences qu’aurait un dépassement de 1,2 milliard d’euros sur les comptes des entreprises et de l’assurance-maladie ». Parmi ces mesures, l’une retiendra particulièrement l’attention des pharmaciens. « Les entreprises du médicament et le gouvernement s’engagent à contractualiser pour générer 600 millions d’euros d’économies via le bon usage et le délistage sans déremboursement », précise le LEEM.
S’il est trop tôt pour connaître plus en détail les dispositions précises que doit permettre cet engagement, le président du LEEM, Thierry Hulot, a récemment évoqué deux classes thérapeutiques prometteuses : les antifongiques utilisés dans les mycoses simples et les médicaments indiqués dans les rhinites. Le président du LEEM s’appuyait alors sur une étude de NéreS, organisme représentant les laboratoires pharmaceutiques produisant des produits de santé et de prévention de premier recours disponibles en pharmacie sans ordonnance. Des travaux qui démontraient aussi le retard de la France en la matière par rapport à ses voisins européens. Reste à voir maintenant si le gouvernement s’engagera dans ce chemin, voire s’il ira encore plus loin. Si l’on suit en effet le rapport de NéreS, un délistage pourrait être envisagé dans de nombreux autres champs thérapeutiques : conjonctivite allergique, douleurs modérées, notamment douleurs menstruelles, dentaires ou musculaires, migraines (après un premier diagnostic médical), mycoses vaginales, acné légère à modérée, ou encore brûlures d’estomac.
L’accord annoncé ce jour entre les entreprises du médicament et le gouvernement prévoit par ailleurs une limitation de la clause de sauvegarde à 1,6 milliard d’euros. La réforme du calcul de la clause de sauvegarde est quant à elle reportée, ceci afin de permettre « la remise à plat des mécanismes de financement et de régulation des dépenses de médicaments ». Enfin, des travaux communs sont prévus pour aboutir « à la mise en place d’outils de pilotage communs, à la valorisation de la production européenne et française et à la simplification de l’accès à l’innovation ».
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