Plus de la moitié des pharmacies ont été contrôlées par la DGCCRF depuis le début de l’épidémie. Certaines ont même eu deux fois, voire trois fois la visite des inspecteurs.
Lancé le 17 mai, le sondage de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) avait déjà reçu ce matin à 11 heures, 4 420 réponses, selon le syndicat. 53,7 % des pharmaciens ont déclaré avoir reçu la visite des inspecteurs depuis le début du mois de mars. Parmi eux, 13,36 % ont même été contrôlés deux fois et 5,49 % davantage encore. Dans certains départements, notamment la Seine-et-Marne, l’Oise, le Nord ou encore les deux départements alsaciens, les services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont été particulièrement actifs.
Pour autant, dans neuf cas sur dix, le contrôle n’a pas donné lieu à un avertissement. Dans 1 % de ces contrôles seulement, une sanction financière a été prononcée. « Ces résultats démontrent que les pharmaciens dans leur ensemble ont fait correctement leur travail. Et ce en dépit de la complexité des tarifs de solutions hydroalcooliques (SHA) et des dosages, sans compter que, manquant de flacons, les pharmaciens ont dû reconditionner dans des contenants hétéroclites », analyse en substance Gilles Bonnefond. Il déplore d’autant plus ce qu’il assimile à du harcèlement, que les inspecteurs confinés ne pouvant se déplacer, téléphonaient aux pharmaciens. « Ils ont exigé que les titulaires tiennent un registre des prix d’achat, de vente, semaine par semaine. Comme si durant cette période, les pharmaciens n’avaient rien à faire », dénonce le président de l’USPO.
Il souligne le paradoxe de la situation : les ventes de masques et de SHA vont finir par représenter trop de risques pour les pharmaciens, alors que ceux-ci doivent inciter la population à se protéger. Très remonté contre la DGCCRF, qui fragilise davantage des pharmaciens déjà éprouvés par l'épidémie, Gilles Bonnefond se demande si la même suspicion pèse sur d'autres réseaux de vente de masques ou de SHA et si, par exemple, les buralistes ou la GMS, ont fait l'objet de tels contrôles.
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