La méthode de dispensation de Paxlovid devrait évoluer. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) fera des propositions, le 4 avril, au cabinet du ministre de la Santé pour améliorer l’efficacité du dispositif.
Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), au 1er mars, 1 500 patients seulement avaient pu bénéficier de Paxlovid, traitement antiviral curatif contre le Covid, aux conditions de prescription et d'utilisation très restrictives. « C’est très peu au regard des quelque 500 000 boîtes dont dispose le pays », remarque Philippe Besset. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) explique ce manque de succès par « l'extrême complexité du parcours patient et le délai très court - 5 jours - entre le moment où le patient a les premiers symptômes et la prise du médicament. Au-delà, il n'est pas efficace ». Sans compter, poursuit le président de la FSPF, « le mécanisme de l'accès précoce, auquel est soumis Paxlovid et qui induit une complexité avec des informations à transcrire pour le médecin sur un site Internet dédié et un test à réaliser par le patient avant que le pharmacien ne puisse passer la commande ».
Ces lourdeurs administratives peuvent être autant de pertes de chances pour des patients pourtant éligibles au traitement. Lors de la rencontre prévue le lundi 4 avril entre le cabinet ministériel, les syndicats de pharmaciens et de médecins généralistes, Philippe Besset envisage de proposer deux mesures de simplification. Il estime qu’il est tout à fait possible de « prépositionner une boîte de Paxlovid par officine », ce qui raccourcirait le délai de mise à disposition du produit. Par ailleurs, il indique que la dispensation du Paxlovid peut tout à fait suivre « le circuit d’une ordonnance conditionnelle », selon deux cas de figure. Soit le médecin généraliste prescrit à un patient éligible Paxlovid, qui sera délivré à la condition que le test réalisé en pharmacie soit positif. Soit l’officine est la porte d’entrée de ce parcours de soins. En cas de positivité au test en pharmacie, le patient éligible est adressé à son médecin traitant qui statue sur la pertinence d’une prescription de Paxlovid.
En tout état de cause, insiste Philippe Besset, le délai de cinq jours doit être raccourci. Enfin, dernier point à éclaircir avec les médecins, une téléconsultation peut-elle générer une prescription en Paxlovid ?
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