L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) souhaite proposer que les pharmaciens puissent renseigner la raison des mentions non substituable figurant sur une ordonnance. Un « topage » spécifique pourrait être mis en place pour mieux informer l’assurance-maladie.
Au 1er janvier dernier, les nouvelles règles du NS sont entrées en vigueur. Le prescripteur qui souhaite utiliser cette mention doit désormais préciser l’une des trois justifications possibles : médicament à marge thérapeutique étroite (NS MTE), contre-indication formelle (NS CIF) ou absence de galénique adaptée à un enfant de moins de 6 ans parmi les génériques mais galénique adaptée du médicament de référence (NS EFG). En outre, le patient qui refuse le générique sans justification médicale est remboursé sur la base du prix générique. Selon le directeur de l’assurance-maladie, Nicolas Revel, ces nouvelles règles ont porté leurs fruits puisque le taux de NS affiche une baisse « spectaculaire » depuis le début de l’année. Alors qu’il s’établissait à 7,8 % en décembre dernier, le NS chute à 5 % en janvier, à 3,8 % en février, à 3,4 % en mars et à 3,3 % en avril.
« Oui, mais, répond Pierre-Olivier Variot, vice-président de l’USPO, les premiers mois de l’année les pharmaciens ont surtout traité des ordonnances datant de 2019, et cela s’est prolongé avec le confinement et la mesure permettant de renouveler une ordonnance périmée pour des traitements chroniques (qui a pris fin ce 11 juin, sauf pour les traitements substitutifs aux opiacés, dont le renouvellement reste possible jusqu'au 10 juillet - NDLR). On voit seulement maintenant arriver des ordonnances 2020 répondant aux nouvelles règles du NS. » Et le constat est sans appel : ce sont surtout des NS CIF, seule justification selon lui qui peut présenter une déviance. « Les MTE ne posent pas de problème puisque les médicaments qui peuvent en être l’objet sont listés. Les EFG non plus. Mais la contre-indication formelle est plus difficile à appréhender. C’est pourquoi nous souhaitons négocier avec l’assurance-maladie un « topage » de la raison du NS pour faire remonter cette information. Actuellement, nous signalons simplement la mention NS, pas la justification. » Une demande que l’USPO compte effectuer lors de la prochaine réunion avec l’assurance-maladie, mercredi prochain, et qu’il a déjà fait parvenir aux éditeurs de logiciels pour qu’ils adaptent leurs outils.
À savoir pour bien dispenser
Bon usage des opioïdes : un questionnaire pour évaluer le risque de dépendance
Soins non programmés
OSyS : bientôt le bilan
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie