Trois questions à

Martial Fraysse, membre de l’Ordre national des pharmaciens

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Publié le 01/09/2014
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Martial Fraysse

Martial Fraysse
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LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quel conseil donneriez-vous à un pharmacien qui voudrait se lancer dans de nouvelles missions ?

MARTIAL FRAYSSE.- Se former ! C’est la première chose à faire et c’est indispensable. Pour les tests d’angine par exemple, il y a un geste technique à réaliser, on est presque dans la clinique, il faut donc une formation solide. De nombreuses formations apparaissent sur les sujets des nouvelles missions. Pour faire son choix, on peut par exemple s’adresser à son Union régionale de professionnels de santé (URPS). Certaines sont très actives, comme l’URPS d’Ile-de-France, qui propose des formations aux pharmaciens. Il faut également former son équipe, bien entendu.

Qu’apportent ces missions au pharmacien ?

Elles permettent d’intégrer réellement le pharmacien dans l’équipe de soins de premier recours. Mettre en place ces missions dans sa pharmacie permet de montrer que nous ne sommes pas uniquement des dispensateurs de boîtes, mais bien des professionnels de santé à part entière. L’effet est également bénéfique pour le patient, car cela améliore son parcours de soins.

Comment le pharmacien peut-il mener ces missions tout en évitant de froisser les autres professionnels de santé ?

Il faut les faire avec eux. Les médecins sont débordés et finissent parfois à en arriver à un point où ils sont dégoûtés de leur travail. Grâce à un dialogue avec eux, on peut réussir à travailler en complémentarité. Il faut être raisonnables et déterminer de quelle manière on peut s’entraider. Il m’est déjà arrivé de faire une journée intensive de tests de dépistages d’angines pour des médecins qui n’avaient pas le temps de le faire dans leur cabinet. Ils ont compris que je pouvais leur avancer le travail et qu’il ne s’agissait pas de prendre le leur. Si on est bien formés et qu’on fait les choses correctement, c’est bénéfique pour tout le monde.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE-GAËLLE MOULUN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3110