En raison de la défection d'un dépositaire – panne d'un véhicule —, les pharmacies situées dans la moitié sud de l'Hexagone, ne seront pas livrées cette semaine en vaccin Moderna. 150 000 doses manquent ainsi à l'appel.
Nouveau rebondissement dans la campagne vaccinale. Attendu avec impatience par le réseau officinal et par la population, le vaccin Moderna ne pourra pas être administré en ville cette semaine dans une bonne partie du territoire français. 73 agences de répartition, essentiellement implantées dans la partie sud du pays, n'ont pu être approvisionnées en doses de ce vaccin à ARN messager en raison de la panne d'un véhicule du dépositaire. Ce sont au total près de 150 000 doses qui n'ont pu être acheminées dans les pharmacies de Marseille, Bordeaux, Lyon, Toulouse et Montpellier, et de leurs régions.
Cette défection a provoqué une rupture de la chaîne du froid et le Laboratoire Moderna devrait se prononcer rapidement sur les conséquences de cet incident et la conduite à tenir. L'ensemble des grossistes-répartiteurs ont d'ores et déjà informé leurs clients qu'ils ne pourraient recevoir les doses comme prévu en cette fin de semaine. Dans le meilleur des cas, les pharmacies concernées pourraient être à nouveau livrées dès mardi prochain, indique la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui recommande cependant d'attendre une confirmation avant de fixer le calendrier des rendez-vous avec les patients.
Le syndicat s'est immédiatement adressé au cabinet du ministre de la Santé. « Les conséquences de ce retard pour les officines et les cabinets médicaux de ville sont désastreuses », dénonce Philippe Besset, président de la FSPF, cachant mal son exaspération. Il pointe la désorganisation « de la campagne de vaccination contre le Covid-19, qui devient ingérable pour les professionnels de santé de ville, déjà confrontés à des modalités de commande complexes ». Sans compter, souligne-t-il, que « les pharmaciens et les médecins sont contraints d’annuler tous les rendez-vous pris auprès de leurs patients, sans visibilité pour en fixer de nouveaux ».
Le président de la FSPF somme les pouvoirs publics « de trouver des solutions pour nous garantir les délais de livraison des doses de vaccins ». Sans cela, avertit-il, « l’atteinte de l’immunité collective nécessaire au retour à une vie normale risque encore d’être repoussée ».
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