Jusqu’alors non recommandé chez les femmes enceintes ou allaitantes faute de données, Paxlovid (nirmatrelvir-ritonavir) peut désormais être envisagé dans cette population en cas de Covid-19 non sévère, selon l'OMS.
Dans la dernière actualisation de ses recommandations concernant la prise en charge du Covid-19, en date du 13 janvier, l’OMS étend l’utilisation du Paxlovid chez les femmes enceintes et allaitantes, en raison de ses « bénéfices probables » et du peu d’effets indésirables rapportés. En cas de Covid-19 non sévère, l'organisation recommande aux femmes enceintes de consulter leur médecin qui déterminera si elles peuvent prendre ce médicament.
Jusqu’à présent, les femmes enceintes ou en âge de procréer sans contraception efficace étaient exclues de la population « faute de données », alors même qu’elles sont à risque de Covid grave. Cependant, une étude publiée en novembre 2022 dans le « JAMA Network Open » a montré une bonne tolérance du Paxlovid chez 47 femmes enceintes dont 30 présentaient en sus une comorbidité autre que la grossesse, malgré un taux de césarienne plus élevé qu’attendu.
L’autorisation de mise sur le marché (AMM) indique néanmoins que ce traitement peut être envisagé en fonction de l’état clinique de la patiente. Elle « précise que les données de toxicité chez le rongeur n'ont pas rapporté d'effet sur la morphologie ni sur la viabilité embryofœtale pour le nirmatrelvir et qu'il n'y a pas eu, pour un grand nombre de femmes enceintes traitées par ritonavir, d'augmentation du taux de malformations congénitales chez les enfants », rappelle « Le Quotidien du médecin ».
En France, les autorités de santé n'ont pas encore réagi à cette recommandation de l'OMS. En janvier 2022, la Haute Autorité de santé (HAS) a délivré une autorisation d'accès précoce au Paxlovid en rappelant que ce traitement n'était pas recommandé chez les femmes enceintes. De son côté, la direction générale de la santé (DGS) a souligné, en février 2022, les préconisations figurant dans l'information produit, à savoir « d’éviter de débuter une grossesse pendant le traitement par Paxlovid et, par mesure de précaution, pendant les sept jours qui suivent la fin du traitement ». De même, « l’allaitement doit être interrompu pendant le traitement par Paxlovid et, par mesure de précaution, pendant sept jours après la fin du traitement ». La DGS indique par ailleurs que « le ritonavir peut réduire l’efficacité des contraceptifs hormonaux combinés » et qu’il convient donc « d’utiliser une méthode contraceptive alternative efficace ou une méthode de contraception barrière supplémentaire pendant le traitement par Paxlovid et jusqu’au cycle menstruel suivant l’arrêt du Paxlovid ».
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