Avant que Julien ne quitte le bureau, Karine s’adresse à lui :
- Je pense que c’est mieux de ne rien dire à Kenza pour le moment. Ses années à la pharmacie Pinson l’ont profondément marquée.
- De toute façon, elle apprendra la situation par ses anciens collègues (cf. Épisode 284).
Dans le back-office, Julien croise Alice en train d’ajuster ses cheveux par-dessus sa blouse.
- Louis est venu me voir à la pharmacie, l’informe le pharmacien.
- Je sais, il me l’a dit. Tu l’as trouvé comment ?
- On doit en reparler avec les associés mais il m’a fait bonne impression. Tu le connais bien ?
- C’est mon filleul à la fac. Et ça a rapidement matché entre nous. Il est très très discret mais quand on brise la glace, on se rend compte qu’il est vraiment très courageux. Il n’a pas une vie simple, répond l’étudiante.
- C’est-à-dire ?
- Ça se passe mal avec ses parents. Il doit donc se débrouiller seul pour payer ses études, sa bouffe, son logement…
- Je comprends mieux pourquoi tes parents se sont proposés pour le loger.
- Ils ont un mini-appartement accolé à la maison. Et puis ça leur fait plaisir d’avoir un peu de compagnie maintenant que ma sœur et moi sommes quasiment parties.
- Il ne touche pas de bourses d’études ?
- Même pas. Ses parents sont plutôt aisés, sauf qu’ils ne l’aident pas financièrement.
Alice ne sait pas si elle doit poursuivre ses explications, de peur de trahir la vie privée de Louis.
- Ils l’ont foutu dehors, c’est ça ? Les raisons ne me regardent pas, mais tu as bien fait de me parler de sa situation.
Alice lui sourit, soulagée de ne pas avoir à en dire plus sur son filleul de fac.
- Il y a un fonds de dotation à l’ANEPF*, ça vaut le coup de déposer un dossier, ajoute Julien. On en reparlera…
Arrivé au comptoir, le jeune titulaire salue Madame Charrin.
- Alors cette nouvelle vie de papa, demande-t-elle à Julien qu’elle connaît depuis plusieurs années.
- C’est merveilleux. Un peu fatiguant mais notre petit Léon est adorable. Il a eu ses premiers éclats de rire, c’est craquant.
- Profitez-en bien. Ça grandit vite ces petits monstres. Les miens sont déjà au lycée et à la fac.
Tout en sortant ses ordonnances les unes après les autres, Madame Charrin continue à raconter sa vie.
- Au fait, j’ai fait du tri dans les médicaments, et j’ai retrouvé ça. Je ne me souviens pas du tout avoir un jour utilisé ce médicament, dit-elle en tendant un stylo sur lequel est inscrit le nom Wegovy.
Le pharmacien l’examine longuement, puis demande à la femme :
- Vous l’avez trouvé où ce stylo ?
- Pour être tout à fait franche, dans la poubelle de la salle de bains.
- Wegovy est un médicament sur prescription médicale ; vous êtes sûre que personne dans la famille ne s’est vu prescrire ça ?
- Mais non, je vous assure. Ça sert à quoi ?
- À perdre du poids.
La femme se pince les lèvres.
- J’avais des doutes, et ça se confirme. Ma fille s’est mis dans la tête qu’elle avait des kilos en trop. Elle a dû voir le médecin sans m’en parler.
- En fait, ça m’étonnerait. Parce que produit n’a pas l’air d’être authentique.
- Que voulez-vous dire ?
- On dirait une contrefaçon. Il faut absolument que votre fille arrête d’utiliser ça, et qu’elle nous dise où elle se l’est procuré.
(À suivre…)
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