Diabétologue et tabacologue même combat

Le tabagisme, première cause de mortalité des diabétiques

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Publié le 05/06/2025

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Chez les personnes vivant avec un diabète (DT1 et DT2), le tabagisme est un facteur de risque majeur trop souvent méconnu et insuffisamment pris en charge. Il est urgent de renforcer les actions de prévention en proposant des solutions concrètes d'accompagnement vers le sevrage tabagique.

Le fait de fumer augmente de 37 à 45 % le risque de devenir diabétique.
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

En France, la prévalence du tabagisme est de 13 % chez les diabétiques de type 2 (DT2) et de 25 % chez ceux présentant un diabète de type 1 (DT1), soit au total plus de 400 000 diabétiques concernés par ce danger réel. Le fait de fumer augmente de 37 à 45 % le risque de devenir diabétique, ce risque étant dose dépendant (nombre de cigarettes fumées). Au cours du DT2 et du DT1, le tabagisme augmente les complications cardiovasculaires de 54 %, d'AVC de 44 %, de micro et macro angiopathies, de néphropathies avec insuffisance rénale terminale (84 %), de rétinopathie (23 %) avec une forme proliférative (48 %). « Son impact est aussi clinique avec la survenue de cancers (pancréatique colorectal…), d'infections surtout respiratoires ou de dépression, mais au-delà de toutes ces complications, le risque majeur à redouter est celui de la mortalité globale, souligne le Pr Bruno Vergès au CHU de Dijon. L'un des messages forts est d'agir en prévention primaire pour que les personnes à risque (surpoids, diabète gestationnel ou antécédents de diabète) n'entrent pas dans le tabagisme. » Il devient urgent de mettre en place des stratégies adaptées, des aides sociales et des campagnes d'information et de sensibilisation. Actuellement, la disponibilité et les connaissances des professionnels de santé et des soignants de proximité (dentistes, pharmaciens, kinésithérapeutes, infirmières IDE et IPA, référents tabacologues, psychologues) sont insuffisantes.

Pour faciliter le parcours de soins des patients et renforcer le suivi, le Pr Vincent Durlach du CHU de Reims propose « d'aménager des espaces de formation à l'ETP, au repérage précoce et intervention brève (RPIB) et aux aides à l'arrêt et au maintien de l'abstinence. Il ne faut pas hésiter à orienter les patients vers les filières de tabacologie. Des protocoles d'organisation établis avec les médecins généralistes et les diabétologues peuvent compléter la prise en charge avec des traitements sur prescription (bupropion LP, varénicline). »

Un mariage dangereux

La Fédération poursuit cette lutte avec la mise en place de la campagne Diabète et tabac : un mariage dangereux. « Elle ne cible pas seulement la prévention des personnes diabétiques à risque mais l'ensemble des diabétiques en les sensibilisant aux dangers du tabac et en les accompagnant dans leur démarche de sevrage précise Audrey Namur responsable stratégie prévention de la FFD. Ce dispositif est réalisé dans 6 départements pilotes avec le soutien du groupe de travail tabagisme et diabète (SFT/SFD) et le ministère de la Santé. » Le cycle des ateliers est associé à une vidéo pédagogique, une brochure, un guide et une affiche de communication.

D'après une visioconférence de la Fédération Française des Diabétiques (FFD), la Société Francophone du Diabète (SFD) et la Société Francophone de Tabacologie (SFT).

Christine Nicolet