Ventes illégales de masques

Une pharmacienne marseillaise visée par une enquête

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Publié le 27/03/2020
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Une pharmacienne marseillaise a été arrêtée le 18 mars. Cette gérante d’officine est soupçonnée d’avoir vendu des masques, alors que l’État, dans le cadre du décret ministériel du 13 mars, réquisitionne tous les masques et en limite la vente à certaines professions (de santé prioritairement) et aux malades. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête.

C'est un étrange attroupement devant l’entrée de cette pharmacie du 1er arrondissement de Marseille située tout près… d’un commissariat, qui a mis la puce à l’oreille des policiers. Il faut dire que, dans le même temps, les autres officines voisines n’étaient pas à ce point prises d’assaut.

Il s’avère qu’à la sortie de cette pharmacie, les clients repartaient avec des masques vendus entre 1 euro et 2,50 euros… Des protections qui n’étaient pas comptabilisées comme telles dans le stock réservé aux professionnels de santé et dont les policiers recherchent aujourd’hui l’origine. Au total, plusieurs centaines de masques auraient été vendus et quelque 850 autres saisis. Ils ont été donnés à l'agence régionale de santé (ARS) Provence Alpes-Côte d'Azur, qui veillera à leur juste distribution. En outre, quelque 400 euros en liquide ont été découverts à la pharmacie dans ce qu’il est convenu d’appeler « une double caisse ».

L'Ordre scandalisé

Interrogé, le président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de PACA-Corse, Stéphane Pichon, se dit scandalisé par l’attitude de cette consœur : « J’ai du mal à contenir ma colère. L’attitude de Mme S. salit toute la profession, alors que l’on se bat tous au quotidien. Je la poursuivrai sur le plan ordinal car elle a outrepassé les règles de distribution aux soignants. S’il s’avère, au regard de la détermination des lots, qu’elle n’a pas respecté l’arrêté du 13 mars, je la poursuivrai également sans état d'âme sur le plan pénal. »

Placée en garde à vue à l’issue de son interpellation, la pharmacienne a depuis été remise en liberté. Son officine, elle, est toujours ouverte.

Guillaume Mollaret

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3590