LA CRISE en Grèce peut avoir aussi des conséquences sur la santé des touristes qui viennent visiter le pays. « Les stocks de médicaments et de matériel médical ont tendance à s’épuiser dans les hôpitaux et les pharmacies », indique ainsi le ministère des Affaires étrangères sur son site Internet (www.diplomatie.gouv.fr). Dans ce contexte, le Quai d’Orsay recommande vivement aux voyageurs suivant un traitement d’emporter avec eux les médicaments nécessaires, ainsi que l’ordonnance correspondante.
La fermeture des banques et la baisse de liquidités dans le pays rendent en effet difficile les approvisionnements en spécialités. Mais le risque de pénurie provient également de la crainte des fournisseurs que la Grèce quitte la zone euro, le fameux Grexit. « Les entreprises ont commencé à nous faire du chantage, explique Theo Giannaros, directeur de l’hôpital Elpis, à Athènes. Nous recevons des courriers nous disant qu’ils ne peuvent plus nous approvisionner à cause de la situation. » « Actuellement, nous avons deux mois de stock », indique de son côté Evangelos Kolotronis, qui dirige l’entreprise grecque de médicaments Adelco. Et de préciser que la plupart de ces importations viennent d’Allemagne, d’Italie, de France et de Suisse. « Aujourd’hui, nous avons fait une demande au ministère pour payer plusieurs commandes d’un montant de 160 000 euros, souligne-t-il. J’ai peur que cela prenne du temps. »
En attendant, ce sont bien sûr les Grecs qui pâtissent les premiers du manque de médicaments. Et quand il y en a, certains ne peuvent plus se les payer. « Mes comprimés coûtent 3 500 euros, raconte Yiannis Kaloidas, un retraité de 61 ans atteint d’un cancer des os. J’ai une retraite de 500 euros. Si je dois prendre en charge ces coûts moi-même, c’est fini. » Avant la crise, les traitements lourds étaient correctement pris en charge. Mais depuis, les malades doivent financer de leur propre porte-monnaie une part importante de leur traitement. « Les Européens ne savent pas ce qui se passe ici. Ils ne comprennent pas que les gens sont en train de mourir », affirme Theo Giannaros.
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