IL N’EST PAS toujours aisé d’entretenir des relations cordiales entre professionnels de santé. Encore moins lorsque l’attaque est aussi inattendue. L’histoire est rapportée par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), dans son journal de novembre dernier. Un médecin hospitalier, en août 2012, ajoute à sa prescription de Prograf (tacrolimus – immunosuppresseur de la classe des inhibiteurs de la calcineurine, indiqué dans la prévention du rejet de greffon), la mention manuscrite « non substituable ». Jusque-là, rien d’exceptionnel. Mais ladite mention a été revue et corrigée pour devenir, faute d’orthographe comprise, « non substituable par le premier crétin qui me fou mon boulot en l’air ».
Dès le mois suivant, l’Ordre des pharmaciens, offusqué, fait part de son étonnement à l’Ordre des médecins. C’est le Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) de Paris qui se saisit de l’affaire et convoque le médecin prescripteur à plusieurs reprises. En vain. En juillet 2013, le CDOM reprend à son compte les faits dénoncés par la présidente du CNOP, Isabelle Adenot, et porte plainte contre le praticien. En mai 2014, la chambre disciplinaire de première instance de l’Ordre des médecins d’Ile-de-France juge que les « propos inadmissibles » tenus par le médecin visaient « l’ensemble des membres de la profession de pharmacien » et sont contraires aux dispositions du code la santé publique. En effet, l’article R. 4127-68 énonce que, « dans l’intérêt des patients, les médecins doivent entretenir de bons rapports avec les membres des professions de santé ». La chambre disciplinaire a également jugé que les propos tenus par le médecin hospitalier sont de nature à déconsidérer la profession médicale (article R. 4127-31 du code de la santé publique). L’intéressé ne s’est pas présenté à l’audience et n’a fourni aucune explication. Il écope d’un blâme.
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