Covid-19

Hausse de prix pour les autotests enfants

Par
Publié le 28/04/2022
Article réservé aux abonnés
Dans un contexte de baisses de prix des tests de dépistage du Covid-19, les pouvoirs publics ont décidé d’augmenter le tarif maximal de vente des autotests spécifiquement conçus pour les enfants. Signe d’apaisement ou récompense de l’innovation française en la matière, cette mesure pourrait améliorer la fourniture de ces autotests appréciés des petits dans les pharmacies.
Le prix maximal de vente passe de 4,10 euros à 5,20 euros

Le prix maximal de vente passe de 4,10 euros à 5,20 euros
Crédit photo : GARO/PHANIE

Pour les parents, trouver un test de dépistage du Covid spécifique aux enfants n’est pas toujours chose aisée. Selon les syndicats, les prix peu attractifs pour les pharmacies qui s’en procurent pour une rémunération médiocre en seraient la cause. Un constat pris en compte par les pouvoirs publics qui ont entériné une augmentation de leur prix de vente dans un arrêté publié au « Journal officiel » du 21 avril.

Concrètement, le prix maximal de vente passe de 4,10 euros à 5,20 euros et le prix d’achat en gros de 3,70 euros à 4 euros. Mais le fabricant français de l'autotest dédié aux enfants, AAZ, a annoncé le jour même qu’il continuerait à appliquer le tarif de 3,70 euros à ses clients pharmaciens pour qu’ils puissent « dégager une marge décente tant pour sa dispensation que pour sa vente ».

Souveraineté sanitaire

Une très bonne nouvelle pour les syndicats qui réclamaient cette revalorisation, non seulement pour mieux rémunérer les confrères impliqués dans le dépistage du Covid, mais aussi par cohérence avec les discours des pouvoirs publics en faveur d’une certaine souveraineté sanitaire qui ont émergé à la faveur de la pandémie. Ainsi, pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), cette hausse de prix est à la fois une manière de « récompenser l’innovation française » et un signe d’apaisement face à la grogne engendrée au sein de la profession en raison des baisses de prix imposées sur les autres tests de dépistage.

De son côté, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), salue cette décision qui pourrait décider des confrères jusque-là réticents à se fournir en tests spécifiques pour les enfants, et ainsi faciliter la recherche d’autotests enfants pour les parents. D’autant que, selon lui, ces autotests enfants sont appréciés des plus jeunes qui, pour la plupart, ont dû se plier au dépistage à de multiples reprises dès qu’ils étaient cas contact. « Attention ! prévient-il, cette hausse de tarif s’applique uniquement aux autotests conçus pour les enfants et non à tous les autotests, même si ces derniers sont destinés à une utilisation chez l’enfant. »

Solidaire des pharmaciens

Le fabricant français AAZ précise, pour sa part, que son autotest conçu spécifiquement pour les enfants peut néanmoins être utilisé par les adultes. Surtout, il rappelle que son test de dépistage « possède à la fois le statut de test antigénique (TAG) et d’autotest », ce qui permet de multiples usages ayant une prise en charge et une tarification dédiées. Ainsi, lorsqu’il est utilisé par le pharmacien comme un TAG sur un enfant de moins de 12 ans, la prise en charge par l’assurance-maladie est de 16,30 euros (5 euros le test, 11,30 euros le prélèvement). Sa dispensation en tant qu’autotest aux cas contact (enfant comme adulte) entraîne une prise en charge de 5,10 euros (4,10 euros l’autotest, 1 euro l’honoraire). Sa distribution aux professionnels de santé en tant que TAG est prise en charge à hauteur de 50 euros la boîte de 10 tests. Enfin, lorsqu’il est vendu en tant qu’autotest aussi bien pour un enfant que pour un adulte, le prix maximal est donc désormais de 5,20 euros. Le groupe AAZ ajoute qu’il a choisi de baisser le prix d’achat de son TAG de près de 1 euro depuis le 21 avril afin « d’absorber la dernière baisse de la prise en charge du test antigénique » et s’inscrit ainsi « comme un partenaire solidaire des pharmaciens ». Selon la société, ce test de dépistage a déjà été « dispensé, vendu ou réalisé dans l’officine à plus de 4 millions de Français ».

 

Mélanie Mazière
En complément

Source : Le Quotidien du Pharmacien