Kreutter, le nom de famille de ce pharmacien signifiant « herboriste » en allemand le destinait bien au monde de la phytothérapie. Petit-fils d’agriculteurs et depuis toujours intéressé par le médicament, les plantes et les soins, Guillaume Kreutter s’oriente naturellement vers des études de pharmacie à la faculté de Strasbourg. S’ensuivront l’internat, un master et une thèse de recherche, des DU et dix années passées en pharmacie hospitalière. Mais le manque de poste et l’envie de retrouver les patients l’ont poussé à reprendre, il y a six ans maintenant, la pharmacie du Pont Kuss à Strasbourg. « Les débuts ont été un peu durs », commente-t-il, « car je n’avais pas mis les pieds en officine depuis mon stage de 3e année et je n’avais aucune connaissance en termes de gestion de personnel, de questions économiques et d’utilisation de logiciel. »
Un virage à 180° donc mais qui lui permet de bâtir sa pharmacie moderne où le patient est au centre des soins et le pharmacien incontournable pour conseiller avec des traitements naturels et de qualité. Cette approche de médecine intégrative lui est chère et Guillaume se bat pour qu’elle se développe au sein des officines. « Le pharmacien est là pour écouter les patients et pour les orienter. Il peut aussi faire des bilans partagés de médication pour optimiser le traitement. Il joue un rôle fondamental dans la prévention en réalisant les TROD et les vaccins. Cette prise en charge globale se complète par les médecines naturelles, comme les plantes, les huiles essentielles, la micronutrition et l’activité physique, à condition d’être bien formé. » Reconnu comme référent et expert en phytothérapie, Guillaume n’hésite pas à délaisser le comptoir de sa pharmacie pour former les étudiants à la faculté de pharmacie mais aussi les médecins. Actif au sein de l’antenne de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) Grand-Est, il participe en outre à divers groupes de travail, notamment pour harmoniser et promouvoir à un meilleur niveau l’enseignement de la phytothérapie.
Cette approche de médecine intégrative lui est chère et Guillaume Kreutter se bat pour qu’elle se développe au sein des officines
Un défenseur hors pair de la pharmacie
Cette quête de la qualité, Guillaume Kreutter la recherche dans, mais aussi en hors les murs de sa pharmacie. « En tant que pharmacien, on se doit de proposer le meilleur médicament au bon moment et dans certains cas, ce sont les plantes ou les huiles essentielles qui ont leur place, notamment en complément de traitement. » Avec cette idée en tête, Guillaume propose ainsi des préparations personnalisées de plantes sèches. « Nous avons testé l’efficacité dans diverses indications, mais aussi le bon goût de ces préparations. Aujourd’hui nous pouvons proposer une cinquantaine de recettes à nos patients. » C’est ainsi qu’est né « Le Jardin Aroma », son laboratoire proposant six formules de tisanes. Le petit plus ? Les infusettes sont regroupées dans des pots dans lesquels sont comprises, en plus des fiches explicatives, des graines de plantes aromatiques que le patient peut semer chez lui. Ces graines et ces plantes sont toutes issues de filières courtes et locales, un critère important pour notre maître des potions. « Depuis quelques mois, je travaille aussi sur la création d’un Club Phyto, dont le but est de relancer l’herboristerie mais aussi de mettre en contact les agriculteurs, les pharmaciens mais aussi les laboratoires pour proposer des produits de qualité française en pharmacie. »
Le temps manquerait presque à Guillaume pour pouvoir tout concilier mais ce pharmacien audacieux ne se repose pas sur ses acquis. « Il faut savoir évoluer avec son temps », avant d’ajouter, tel un sage, « il existe autant de pharmacies que de pharmaciens, gardons la possibilité d’être libre de faire ce qu’on veut et de changer l’image sans âme que peut avoir la pharmacie. »
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