Du jamais vu depuis le début de la décennie, le prix moyen des officines franchit allégrement le cap des 2,5 millions d’euros, selon les statistiques CMV Médiforce 2024.
En 2024, les officines se sont cédées en moyenne à 2,510 millions d’euros, soit un prix 38 % plus élevé qu’un an auparavant. Selon les statistiques diffusées aujourd’hui par CMV Médiforce (marque du pôle médical de BNP Parisbas) (1), elles ont été valorisées 6,5 fois leur EBE (2), soit un niveau équivalent à celui de 2021. Si cet indicateur est en progression sur l’ensemble des régions à l’exception de la Provence Côte d’Azur où il baisse de 7,4 à 6,5, de fortes disparités subsistent. Les officines les moins chères se vendent dans le Centre-Val-de-Loire et en Auvergne-Rhône-Alpes tandis que la région Hauts-de-France affiche la plus forte progression avec un multiple de l’EBE passant de 5,4 à 6,7 en un an. Le phénomène de dispersion persiste : 22 % des pharmacies ont été valorisées entre 4,6 et 5,5 fois leur EBE, 16 % à plus de 7,5 fois leur EBE. La taille de l’officine reste un critère essentiel. En effet, les officines d’un chiffre d’affaires supérieur à 2,4 millions d’euros ont été cédées à 6,9 fois leur EBE.
Si le ratio sur le chiffre d’affaires est aujourd’hui abandonné comme critère de d’appréciation du prix de vente, force est de constater, comme le note CMV Médiforce, que dans un contexte de hausse du chiffre d’affaires et de baisse de l’EBE depuis le Covid, le multiple de la marge brute s’impose désormais comme un indicateur de valorisation « plus appréciable ». Vue sous ce spectre, la géographie des cessions laisse apparaître un arc atlantique très favorisé avec un multiple de 2,7 à 2,9 fois la marge brute. A contrario, l’Île-de-France et l’Occitanie s’affichent en lanternes rouges avec un multiple à 2,3 fois la marge brute. En moyenne nationale, les officines ont été valorisées à 2,5 fois leur marge brute en 2024.
Par ailleurs, en marge de cette étude, CMV Médiforce relève une détérioration très nette de la marge brute des officines françaises. Elle atteint 30 % du chiffre d’affaires, en retrait de deux points par rapport à 2023. Les officines du Grand-Est font figure d’exception avec une progression à 31 % tandis que celles du Centre-Val-de-Loire et d’Auvergne-Rhône-Alpes se situent en dessous de la moyenne nationale.
(1) Sur un échantillon de 398 cessions d’officines
(2) Excédent brut d’exploitation retraité après rémunération du titulaire
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