À partir de l’automne 2026, les officinaux pourront proposer des entretiens à leurs patients atteints de diabète de type 2. Une nouvelle mission qui doit conforter la place du pharmacien dans l’accompagnement de ces patients et améliorer l’observance des traitements.
Lors d’une réunion du comité national « Programme d’action » organisée cette semaine à l’initiative de l’assurance-maladie, les représentants de la profession ont travaillé sur la mise en place prochaine d’un nouvel entretien pharmaceutique, cette fois dédié aux patients atteints de diabète de type 2. « En France, il y a plus de 4 millions de patients diabétiques de type 2. C’est une maladie silencieuse, les patients ne sont pas forcément très observants et il y a donc beaucoup de complications à cause de cette maladie », explique Lucie Bourdy-Dubois, présidente de la Commission métier de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Face à ce constat, un travail a donc été entrepris depuis le début de l’année avec l’assurance-maladie afin de permettre aux officinaux d’entrer dans la boucle des professionnels de santé qui assurent l’accompagnement des diabétiques de type 2. Avec l’idée de mettre en place un entretien pharmaceutique, qui devra être réalisé au sein d’un espace de confidentialité et dont les contours ont déjà été définis. « Le pharmacien va proposer un entretien initial au patient pour déterminer ses besoins en termes d’accompagnement et les axes prioritaires », détaille Lucie Bourdy-Dubois. Ensuite, sept thèmes d’accompagnement ont été retenus : « La compréhension de la pathologie, les traitements, l’observance, le suivi du diabète pour éviter les complications, les complications elles-mêmes, les règles hygiéno-diététiques et l’activité physique », liste la représentante de la FSPF. « Nous avons tout de même soulevé un point important lors de notre échange avec l’assurance-maladie, celui de l’adhésion des pharmaciens et des patients à cet entretien, poursuit-elle. La CNAM prévoit de communiquer largement pour l’expliquer. En début d’année, une vidéo sera tout d’abord diffusée, puis des délégués de l’assurance-maladie se rendront dans les officines pour expliquer comment cet entretien devra être réalisé en pratique. » Un objectif a également été fixé en termes de calendrier : pouvoir commencer à déployer ces entretiens pharmaceutiques à l’automne 2026. D’ici là, une autre question devra être tranchée : celle de la rémunération que pourra percevoir le pharmacien pour la mise en place de ce nouveau service. « Il faudra négocier un tarif, qui sera très certainement calqué sur l’existant. Ce sera une rémunération à l’acte et nous ne pourrons proposer que trois thèmes d’accompagnement par an sur les sept existants », annonce déjà Lucie Bourdy-Dubois.
Dans certaines régions, comme le Grand Est, des pharmaciens ont déjà proposé des entretiens rapides à leurs patients diabétiques de type 2, dans le cadre d’une initiative de l’URPS Pharmaciens. En octobre 2024, l’association Aide aux jeunes diabétiques (AJD) avait également organisé une campagne de dépistage chez les enfants et les adolescents, cette fois pour repérer le diabète de type 1, avec l’appui des pharmaciens d’officine.
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