Le refus de Matignon de revenir sur la baisse des remises génériques décide syndicats et groupements de pharmaciens de se lancer dans un vaste mouvement de contestation. Calendrier de la mobilisation.
Il suffisait d’allumer la mèche. La fin de non-recevoir du cabinet du Premier ministre de revenir sur l’arrêté du 4 août, voire de le suspendre, opposée hier aux syndicats de la profession, a mis le feu aux poudres. Les pharmaciens, très remontés contre le gouvernement, s’engagent désormais dans deux semaines de mobilisation. La grève du samedi 16 août et la grève illimitée des gardes depuis fin juin n’étaient que des galops d’essai, comparés à ce que la profession prépare.
Dès le 10 septembre, les pharmaciens sont invités à dénoncer les contrats qui les lient aux EHPAD afin d’obtenir des conditions économiquement acceptables. Puis, le 18 septembre, les pharmaciens sont appelés à faire grève par leurs deux syndicats représentatifs ainsi que par les représentants des groupements. Comme en mai 2024, les officines baisseront le rideau et les pharmaciens se retrouveront dans la rue. « La grève du 18 est plus que jamais au rendez-vous et on ne fera pas de cadeau à l’État », met en garde Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), enjoignant ses élus à sensibiliser par voie de pétition la population et les parlementaires. Une position partagée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). 20 000 kits du manifestant (chasuble, sifflet, casquette et badges) ainsi qu’affiches et pétitions sont déjà prêts. Philippe Besset, président de la FSPF, appelle lui aussi ses présidents départementaux à user d’imagination pour exprimer leur colère. Car sur tout le territoire les pharmaciens doivent se faire entendre de leurs élus, députés et sénateurs. La FSPF a d’ailleurs conçu un site « jesoutiensmapharma.fr » qui sera ligne dès la semaine du 15 septembre. Une carte répertoriera en temps réel les parlementaires qui soutiennent le mouvement de contestation et les différentes actions menées par ces députés et sénateurs.
La voie législative sera-t-elle le dernier recours pour épargner au réseau officinal la perte de 500 millions d’euros de ressources à l’horizon 2027 ? Un projet d’amendement devrait être en tout cas déposé. Tout comme des recours des deux syndicats auprès du Conseil d’État. Du côté de l’exécutif, en revanche, peu d’espoirs subsistent d’obtenir une avancée. « Ils nous ont dit qu’ils avaient envie de continuer de travailler avec nous, de trouver une sortie de crise, mais ils ne nous ont fait aucune proposition », a résumé Philippe Besset à la sortie de l’entrevue à Matignon. Les deux syndicats restent implacables. Le gouvernement a jusqu’à mercredi prochain 17 septembre à midi, pour revenir vers eux. Dans le cas contraire, moins de 24 heures plus tard, les pharmaciens seront dans la rue.
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