Bien que restant infinitésimal, le risque de survenue d'événement cardiovasculaire grave est plus élevé après un vaccin à vecteur adénoviral (AstraZeneca et Janssen) contre le Covid qu'à la suite de l'injection d'un vaccin à ARNm (Comirnaty de Pfizer/BioNTech et Spikevax de Moderna), selon les résultats d'une étude EPI-PHARE.
La fréquence de l’infarctus aigu du myocarde est significativement plus élevée au cours de la première et de la deuxième semaine suivant l'injection de la dose de vaccin Janssen avec une incidence relative (IR) de 1,57 à 1,75. En revanche, l’incidence de l’embolie pulmonaire, de l’AVC ischémique et de l’AVC hémorragique ne diffère pas significativement entre les trois semaines suivant la dose de Janssen et les périodes de référence.
En ce qui concerne le deuxième vaccin à adénovirus, Vaxzevria (AstraZeneca), l’incidence de l’infarctus aigu du myocarde et de l’embolie pulmonaire était plus élevée au cours de la deuxième semaine suivant l'injection de la première dose que pendant les périodes de référence. L'IR de l'embolie pulmonaire varie entre 1,30 et 1,41. L'IR de l'infarctus du myocarde atteignait 1,29. Quant à l’incidence de l’embolie pulmonaire, elle était également augmentée au cours de la deuxième semaine suivant la deuxième dose d'AstraZeneca bien que de manière légèrement moins marquée qu'après la première dose (IR entre 1,19 et1,29). L’incidence de l’AVC ischémique et de l’AVC hémorragique ne différait pas significativement entre les trois semaines suivant la vaccination par AstraZeneca.
Ce constat sur ces vaccins, désormais plus ou très peu utilisés en France, émane d'une nouvelle étude EPI-PHARE sur la base des données du Système national des données de santé (SNDS). Elle avait pour objectif de mesurer le risque de survenue des événements cardiovasculaires graves les plus fréquents (infarctus aigu du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique ou hémorragique et embolie pulmonaire) dans les trois semaines suivant l’injection d’un vaccin à ARNm ou à adénovirus chez les personnes âgées de 18 à 74 ans, admises à l'hôpital en France entre le 27 décembre 2020 et le 20 juillet 2021. Étaient exclues les myocardites et péricardites.
Les données, en revanche, ne font pas état d'une augmentation d’infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral ou d’embolie pulmonaire après un vaccin à ARNm (Comirnaty et Spikevax). La précédente étude, qui portait chez les personnes âgées de 75 ans ou plus, n’avait pas mis en évidence d’augmentation de ce risque après chacune des deux doses du vaccin ARNm Comirnaty, rappelle l'assurance-maladie à l'origine des EPI-PHARE. « Les résultats corroborent ceux d'autres études internationales, notamment en Israël, aux États-Unis et au Royaume-Uni », concluent les auteurs de l'étude, précisant que les résultats de l'étude ont été soumis pour publication dans une revue internationale à comité de lecture.
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