En cas de prise de certains médicaments, la conduite automobile est fortement déconseillée, voire prohibée. Pour rappeler ce message essentiel et informer les patients, 40 pharmacies du Doubs participent à une opération de prévention lancée par la préfecture du département. Depuis le 24 octobre et pendant les prochaines semaines, 40 000 sacs de sensibilisation vont être remis aux patients.
Les sacs distribués aux patients en pharmacie ont déjà servi par le passé à alerter sur les violences faites aux femmes. La préfecture du Doubs a, cette fois, souhaité utiliser ces emballages pour sensibiliser les patients aux dangers liés à la conduite après la consommation de médicaments. Une initiative déjà menée par la préfecture de Haute-Saône en 2022 et qui permet avant tout de sensibiliser les patients à l’importance de lire les indications, et notamment les pictogrammes présents sur les boîtes de médicaments. Selon des chiffres rappelés par la directrice de cabinet du préfet du Doubs, « entre 3 et 4 % » des accidents de la route en France sont imputables aux médicaments. « Lorsqu’on parle avec les patients, ils reconnaissent souvent ne jamais regarder ce qui est écrit sur leurs boîtes, explique Christophe Delettre, co-titulaire de la pharmacie des Tilleroyes à Besançon, l’une des 40 officines du département qui participent à l’opération. Le principe de ces sacs est très intéressant car cela permet de matérialiser des conseils que l’on donne fréquemment à l’oral », explique-t-il.
Ces emballages déposés en évidence sur le comptoir ou distribués en main propre aux patients permettent d’amorcer le dialogue. Au verso, les trois pictogrammes « conduite » (niveau 1, 2 et 3) sont rappelés en complément d’un message invitant les patients à demander conseil à leur pharmacien ou à un professionnel de santé en cas de prise de médicaments. « Pour certains médicaments, les anxiolytiques, les antidouleurs ou les hypnotiques, nous rappelons bien sûr systématiquement des messages de vigilance aux patients sur la conduite, mais cela reste un conseil donné parmi d’autres, qui peut donc parfois ne pas être entendu. De même, lorsque vous recevez un patient qui suit un traitement de fond, qui a l’habitude de prendre certains médicaments, il arrive souvent qu’il soit moins sensible aux conseils que l’on donne », souligne Christophe Delettre, qui voit donc dans ces sacs un bon moyen d’aborder ce sujet avec des patients parfois peu réceptifs. « Les risques entre consommation de médicaments et conduite sont aussi moins bien connus des patients concernant certaines spécialités. Je pense aux anti-émétiques indiqués contre la nausée ou le mal des transports ou encore aux décontractants musculaires », ajoute le pharmacien. Pour lui, le principal bénéfice offert par ces sacs va toutefois au-delà du seul enjeu, aussi important soit-il, de la prévention routière. « Cela permet de rappeler aux patients qu’il y a des informations importantes sur les boîtes de médicaments et qu’il est très utile de les lire. On essaie de montrer en priorité le sac aux patients polymédiqués ou qui reçoivent des médicaments à risque, mais par ricochet, cette campagne peut aussi permettre à une patiente qui attend un enfant de prêter encore plus attention à la présence du pictogramme femme enceinte, par exemple ». Une initiative qui renforce donc le rôle des officinaux en matière de prévention.
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