Entre l’ANSES qui déconseille fortement la consommation de compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia en raison d’effets indésirables graves voire mortels, et l’absence d’interdiction de les vendre sur le marché européen, quelle position les pharmaciens doivent-ils adopter ?
Dans son avis du 5 mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) déconseille fortement la consommation des compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia Desr., après la survenue de plusieurs cas d’effets indésirables sévères, dont une hépatite fulminante mortelle. Les compléments alimentaires revendiquent des allégations dans le contrôle du poids, la réduction du stockage des graisses et de la sensation de faim, le contrôle de la glycémie et du taux de cholestérol.
Pour autant, l’ANSES ne peut se prononcer sur une interdiction de commercialisation de ces compléments alimentaires. La France attend les résultats d’une évaluation de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) sur l’acide hydroxycitrique (AHC), composant de Garcinia cambogia et associé à des propriétés amaigrissantes. « Les allégations nutritionnelles et de santé bénéficient d’un statut “en attente”, les rendant de facto non interdites et par conséquent utilisables », explique l’ANSES, dénonçant une situation incohérente « de nature à induire en erreur le consommateur, qui peut penser que l’allégation a été évaluée ». En 2012, c’est l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui avait interdit la plante dans la composition des médicaments et des préparations magistrales, officinales et hospitalières, en raison de l’absence de preuve de son efficacité, de l’absence d’intérêt thérapeutique et d’un rapport bénéfices/risques défavorable.
En l’absence de recommandations officielles pour les compléments alimentaires, plusieurs pharmaciens ont déjà sorti leurs produits des rayons et ne les conseillent plus. Sur Internet, il est également devenu impossible de commander les compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia auprès de plusieurs pharmacies ou fabricants.
Plus officiellement, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a pris position et recommande de ne plus proposer à la vente ces compléments alimentaires. « Conformément aux dispositions de l’article R. 4235-8 du code de la santé publique, les pharmaciens sont tenus de prêter leur concours aux actions entreprises par les autorités compétentes en vue de la protection de la santé », justifie-t-elle. Pour Philippe Besset, son président : « La pharmacie ne doit pas être soupçonnée de vendre des produits dangereux. »
Mais dans les faits, la vente de compléments alimentaires à base de Garcinia cambogia n’est pas interdite.
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