« J’ai voulu célébrer la fin de cinq mois de travaux avec mes patients et mon équipe. Ainsi durant les deux mois avant la fin du chantier fixé à fin mars, comme il n’y a que deux officines dans notre ville de 14 000 habitants, nous avons pu voir la majorité de notre patientèle et les inviter pour le mardi 1er avril à partir de midi. J’avais aussi rédigé deux flyers pour annoncer la date : je les ai placés en vue près des comptoirs, pas à la boulangerie, ni chez E. Leclerc en face ! Toutefois, j’ai par ailleurs invité le maire et ses élus, qui de leur côté ont aussi fait passer le mot. Le jour-J, il se trouve que j’avais un rendez-vous avec le fabricant Donjoy. Le commercial en a profité mais je n’ai pas invité de laboratoires. En fait, ce n’était pas une fête. C’était une façon de remercier les gens pour leur patience ! Malgré 150 jours de travaux -et pas un jour de retard- durant lesquels on avait divisé la surface par deux, on n’a pas perdu de patientèle.
Concrètement, le 1er avril, on a mis des ballons dans l’officine. J’ai fait appel à un traiteur pour un buffet (N.D.L.R. quantité de plateaux de mini-pizza, et autres bouchées salées ou sucrées et des boissons). Il a été installé dans sur notre podium à l’entrée, normalement dédié aux animations. Et pendant ce temps-là, l’activité de l’officine a continué toute la journée. C’était assez drôle. Nous avions tout circonscrit dans une petite zone pour ne pas salir le reste de la surface de vente, ni gêner le travail au comptoir. Pour l’organisation pratique, certains membres du personnel ont fait des heures supplémentaires. Ils ont dressé le buffet, géré les déchets, accueilli les gens, mais aussi fait visiter les nouveaux locaux… Je n’ai rien demandé, ce sont les membres de l’équipe qui ont eux-mêmes proposé d’aider. La boulangerie, la laverie… les commerçants des alentours sont venus. Le boulanger nous a même donné du pain et des viennoiseries. On s’aide tous ici !
Finalement, nous avons fermé à 20 h 30 comme d’habitude mais dès 18 heures il n’y avait plus rien à manger ! J’ai vu quelques personnes prendre une assiette et repartir mais peu. La majorité à se servir, c’étaient des gens de notre patientèle. Et ils m’ont expliqué qu’avec cette réception, ils s’étaient sentis « considérés ». On nous a dit : « Bravo, c’est super, merci pour ce que vous faites pour la ville, vous êtes une équipe formidable ! ». Tout cela s’étant déroulé un mardi en milieu de journée, certains n’ont pas pu en profiter. Mais le bouche à oreille a fonctionné. D’ailleurs, si le jour J, on a surtout reçu des habitués avec 500 passages en caisse contre 420 habituellement, la semaine suivante, on a vu de nouvelles têtes. Des personnes sont venues par curiosité. Et comme l’endroit est plus chaleureux, ils en ont entendu parler. Il faut dire que j’ai aussi organisé une opération à -15 % sur la parapharmacie pendant deux semaines à ce moment-là !
L’équipe a vécu ce jour comme un moment pour fêter la fin des travaux. Elle se souvient que j’ai repris la pharmacie alors que les travaux avaient été stoppés trois mois après leur début. Faire quelque chose pour marquer la fin du chantier, a été vu par les salariés comme un soulagement. Dans l’esprit de l’équipe, c’est un nouveau départ.
Quant au maire, il nous a rendu visite avec ses élus, - ils étaient une quinzaine- le samedi suivant l’inauguration. J’ai offert le petit déjeuner, des mini-viennoiseries, et les patients pouvaient à nouveau se servir ! Cela dit, si c’était à refaire, je communiquerais davantage auprès de professionnels de santé autour. On aurait pu aller plus loin mais il faut rester dans les clous du cadre réglementaire ! »
Propos recueillis par Fabienne Colin
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