Selon les présentations des experts-comptables des réseaux CGP, Fiducial et KPMG, au rendez-vous annuel du « Quotidien du pharmacien », le chiffre d'affaires se maintient au premier semestre en dépit du décrochage de l'activité lié à la fin des missions Covid. La prescription hospitalière et la hausse des prix des médicaments OTC et de la parapharmacie contribuent pour beaucoup à cette stabilité. Mais celle-ci n'est cependant qu'apparente.
L’officine aurait-elle digéré la disparition quasi-totale des activités Covid ? En dépit de la baisse drastique de celles-ci (entre 94,34 % et 95 % selon les cabinets comptables), les pharmaciens sont en effet parvenus, au cours du premier semestre, à maintenir leur chiffre d’affaires global au niveau des six premiers mois de l'année 2022 (1,090 million d’euros, chiffres CGP).
Selon les données communiquées ce matin par le réseau d’experts-comptables CGP, l’activité officinale doit essentiellement son salut à une progression de 7,58 % des ventes, notamment celles de produits de TVA à 20 % qui augmentent de 5,48 % mais surtout à la belle performance du médicament remboursé, en hausse de 9,67 %. Il contribue ainsi pour 75 % au total des ventes et pour 68 % au chiffre d’affaires global.
Ce bon score ne peut cependant occulter les talons d’Achille du bilan officinal. En retraits respectifs de 3,66 % et de 14,29 %, les honoraires de dispensation et les honoraires à l’ordonnance dénotent un reflux de l’activité. Ainsi, le cabinet Fiducial dénombre une chute de plus 12 % du nombre de clients par jour*. Mais surtout, la baisse des honoraires pointe en creux un autre phénomène encore plus redouté, celui de la part croissante détenue par les médicaments dits chers dans le chiffre d’affaires. Cette année encore, ils se taillent la part belle avec une croissance de 19 % pour ceux dont le prix excède 150 euros et de 27,43 % pour ceux d’un prix supérieur à 1930 euros. Preuve en est que ces segments pèsent lourd sur l’activité : hors médicaments chers, le produit des ventes en pharmacie reculerait de près de 5 %, comme le relève CGP.
Rien d’étonnant donc à ce que, dans un contexte d’inflation et de hausse des charges de personnel, la marge brute globale régresse de 10,42 % par rapport à la période de référence 2022. Selon les estimations des experts-comptables, cette érosion devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année puisque l’augmentation des coûts d’exploitation lissée sur l’année devrait atteindre 4 %. L’atterrissage pour la marge brute n’en sera que plus rude, à 30 % du chiffre d’affaires HT. Il faut remonter à plus de sept bilans dans les annales de l’économie officinale pour retrouver un tel taux. Mais il est vrai, le volume du chiffre d’affaires étant globalement en hausse, (entre 1 et 2 % pour cette année), la marge restera, en valeur, supérieure à celles des années avant Covid.
LPPR
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