Le parquet de Nîmes a mis en examen du chef d’assassinat, un homme de 26 ans, dans l’enquête sur la mort d’Estelle Méjean-Paoli. Pharmacienne titulaire de Tresques, dans le Gard, et mère de quatre enfants, elle aurait été tuée par vengeance par l’ex-petit ami d’une de ses filles, après leur rupture.
L’assassin présumé d’Estelle Méjean-Paoli, pharmacienne de Tresques, dans le Gard, a été mis en examen le 24 octobre. La découverte du corps de la titulaire, poignardée à plusieurs reprises dans le jardin de sa propriété sur la commune voisine de Connaux, avait plongé les deux villages dans l’incompréhension. C’est son mari, également pharmacien et sapeur-pompier, qui l’a découverte, alerté du retard de sa femme à l’officine par une employée. Aucune piste ne semblait être privilégiée. Crime d’un rôdeur ? Vengeance d’un toxicomane ? Règlement de compte ? C’est finalement l’hypothèse d’un féminicide par procuration qui se dessine. Estelle Méjean-Paoli aurait été assassinée par l’ex-petit ami d’une de ses filles (elle était mère de trois filles et d’un garçon).
L’enquête des gendarmes du Gard a permis d’identifier un homme de 26 ans comme potentiel suspect. Interpellé dans les Landes, il a été placé en garde à vue. « Sa présence sur le lieu des faits a pu être établie », a expliqué, vendredi 24 octobre, la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, dans un communiqué. « Ses déclarations durant la garde à vue, partiellement concordantes, ont conduit à sa mise en examen du chef d’assassinat. » Le suspect a gardé le silence face au juge d’instruction.
Ce jeune homme, ex-petit ami de l’une des trois filles d’Estelle Méjean-Paoli, n’aurait pas supporté leur rupture. « Le mobile pourrait résider dans la déconvenue d’une séparation subie depuis quelques mois et qu’il n’aurait pas acceptée », précise le communiqué. Pour porter atteinte à la jeune femme qui lui échappait, il aurait décidé d’assassiner sa mère. La préméditation a été retenue par la justice.
On sait que la rupture est un moment critique où les femmes sont particulièrement exposées aux violences au sein du couple. Elles sont trois à quatre fois plus exposées aux violences juste après une séparation, ou dans les mois qui s’ensuivent, selon l’enquête sur les violences envers les femmes en France (Enveff) qui fait référence. La séparation est également l’élément déclencheur du passage à l’acte dans près de 70 % des féminicides, lorsque l’homme quitté n’a plus prise sur son ex-compagne. Dans certains cas, comme pour le drame qui semble toucher la famille Méjean-Paoli, pour anéantir « sa » femme, l’homme tue « par procuration » les enfants du couple ou les parents de l’ex-compagne. En particulier, lorsque ceux-ci se sont interposés pour protéger leur mère ou fille.
En 2025, au 27 octobre, au moins 78 féminicides ont été commis par un compagnon ou ex-compagnon en France.
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