Une équipe de chercheurs suisse a développé un classement de l’écotoxicité d’un panel de 35 molécules parmi les plus consommées en Suisse. Le diclofénac occupe le haut du classement, tandis que le paracétamol présente un des risques les moins élevés.
Les efforts de protection de l’environnement sont de la responsabilité de tout un chacun. Afin d’inviter à « l’intégration des considérations environnementales dans la prise de décision thérapeutique », une équipe de l’université de Lausanne en Suisse a établi une classification de 35 médicaments couramment utilisés, en fonction de leur impact sur la biodiversité aquatique. Pour hiérarchiser ces spécialités, ils ont croisé les données des seuils d’écotoxicité connus des principes actifs des 50 médicaments les plus vendus dans le pays et leurs concentrations dans le lac Léman et dans les cours d’eau du Canton de Vaud. L’absence de surveillance de 15 de ces principes actifs dans les rivières a constitué un critère d’exclusion.
Résultat, parmi les molécules présentant le risque le plus élevé pour la biodiversité aquatique, les mauvais élèves sont l’azithromycine, la ciprofloxacine, le sulfaméthoxazole, le diclofénac, l’ibuprofène et l’iopromide. Les pressions exercées sur les écosystèmes par ces composants sont régies par des modes d’actions variés. Le diclofénac, par exemple, est hépatotoxique pour les poissons, tandis que la ciprofloxacine élimine des bactéries utiles à l’équilibre de l’écosystème et occasionne une pression de sélection qui encourage l’émergence de bactéries antibiorésistantes. Moins d’inquiétudes concernant le paracétamol, la mirtazapine, la primidol, l’aténolol et le candésartan, qui occupent le bas du classement.
Toutefois, les auteurs rappellent l’existence d’un « effet cocktail ». Si l’effet néfaste de différents principes actifs spécifiques sur une espèce en particulier a déjà été démontré, « l’effet cumulatif de plusieurs principes actifs à faibles doses est moins étudié et ne doit pas être sous-estimé » peut-on lire dans l’étude. Enfin, « Sur les quelque 2 000 médicaments présents sur le marché européen, nous n'en avons classé que 35, reconnaît Tiphaine Charmillot, première autrice de l’étude. C'est un bon début, mais il faudrait que davantage de seuils écotoxiques soient établis et acceptés pour pouvoir poursuivre ce type d'analyse. »
Recherche fondamentale
Classement de l’écotoxicité des médicaments les plus consommés en Suisse
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Publié le 02/04/2025
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Source : lequotidiendupharmacien.fr